La Shifting Economy

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues La Shifting Economy, politique de transition économique Bruxelloise Web : Shifting Economy Localisation : Région de Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 25 avril 2023 Politique publique Transition économique Lors de notre séjour à Bruxelles et au fil de nos rencontres, nous avons été surpris.e par l’effervescence en initiatives circulaires de la région. En échangeant, nous avons vite compris que cette atmosphère innovante était permise par des politiques publiques ambitieuses menées par le gouvernement de la région de Bruxelles-Capitale, visant à impulser une transition économique : la Shifting Economy. Pour mieux comprendre, nous avons eu la chance de rencontrer Mme Barbara Trachte, alors secrétaire d’Etat à la transition économique de la région de Bruxelles-Capitale depuis 2019 et membre du parti Ecolo. Un contexte politique favorable à la mise en place de la Shifting Economy Le territoire Belge est divisé en trois régions : la Flandres, la Wallonie et Bruxelles-Capitale. Chaque région est dotée de son propre gouvernement, compétent et autonome sur certains sujets. C’est un Etat fédéral. En Belgique, les politiques de développement économique ne sont pas décidées au niveau national, mais au niveau régional. Ainsi, lors de son arrivée au gouvernement, Mme Trachte a pu travailler à mettre en place des politiques ambitieuses en termes de transition économique sans devoir répondre aux décisions d’une administration supérieure. Dans la région de Bruxelles, il y avait déjà depuis une vingtaine d’années une prise de conscience de l’importance des politiques environnementales. Celle-ci se traduisait avant 2019 par un travail sur des sujets concernant les émissions de gaz à effet de serre, la pollution, la gestion de l’énergie, etc. « Depuis 2019, on a décidé que toutes les politiques devaient s’aligner sur les objectifs environnementaux. » Toutes les politiques, cela inclut le volet économique. Dans ce domaine, les politiques environnementales précédentes avaient déjà fait émerger des initiatives économiques intéressantes, notamment dans le domaine de la construction. Mais grand nombre de secteurs avaient été oubliés, particulièrement sur les plans social et environnemental. Le travail que font depuis 2019 Mme Trachte et ses administrations, c’est donc d’intégrer ces enjeux socio-environnementaux aux politiques économiques de la région. La Shifting Economy La Shifting Economy, c’est la stratégie économique de transition de la région de Bruxelles-Capitale. Elle vise à transformer de manière progressive l’économie Bruxelloise afin de l’aligner avec les objectifs climatiques et sociaux. Les outils utilisés pour effectuer cette transition sont des outils incitatifs. Ils visent à accompagner les entreprises en les coachant, en les aidant à se développer et à s’émanciper. « On transforme les conditions d’aide et de soutien aux entreprises et leurs conditions de travail en intégrant des critères socio-environnementaux. » La Shifting Economy se décline en trois outils principaux : Convaincre, financer et accueillir les entreprises sur le territoire. La transition économique sollicite un grand nombre d’acteur.ice.s, aux métiers divers. Il faut donc les aider à communiquer, et faire en sorte qu’iels partagent des objectifs similaires. Pour la mise en place de ces derniers, il a fallu convaincre l’ensemble des acteur.ice.s de suivre des objectifs prenant en considération les enjeux environnementaux, sans les leur imposer. Pour ce faire, le gouvernement a contacté Kate Raworth, économiste à l’origine de la théorie du Donut. La théorie du Donut est un modèle économique sous la forme d’un Donut, combinant limites écologiques et limites sociales, entre lesquelles positionner le développement économique pour rester en deçà du plafond environnemental planétaire, tout en garantissant le bien être des citoyen.ne.s. Le donut Bruxellois a été conçu de manière participative avec les administrations, dans l’optique de leur faire comprendre et intégrer l’impact des activités économiques, et du rôle des politiques publiques dans la réduction de ces impacts. Cette sensibilisation des acteur.ice.s vise à pérenniser la politique mise en place par le gouvernement actuel en convaincant les administrations de la nécessité d’une transition économique. Le volet le plus concret et le plus fort de la transition économique, c’est les financements. La stratégie d’investissement est très poussée en matière environnementale. Il existe une société d’investissement mixte dont l’actionnaire principal est la région, et qui offre des solutions de financements aux entreprises, complémentaires à ce que peut leur offrir le marché traditionnel. Les dossiers sont examinés selon les critères socio-environnementaux prédéfinis et ceux qui n’y répondent pas sont refusés. D’autres ne rentrant pas parfaitement dans les critères sont accompagnés, afin de les aider à y correspondre mieux. « Notre objectif, ce n’est pas d’aider que les entreprises qui sont déjà vertueuses, mais aussi d’amener les autres à se transformer » Enfin, le dernier levier d’action, c’est l’accueil des entreprises sur le territoire. Au niveau de Bruxelles-Capitale, plusieurs zones appartiennent à la région et sont réservées à l’accueil d’activités de production afin de réduire la distance entre production et consommation, de créer de l’emploi et de diversifier l’activité (aujourd’hui, Bruxelles est une ville à 90% de service). Des critères sont mis en place afin d’accueillir de préférence les entreprises vertueuses sur le territoire. En Belgique, les partenaires sociaux (patrons, syndicats…) sont co-décideurs. C’est-à-dire qu’ils ont la possibilité de donner leur avis sur les projets gouvernementaux avant même qu’ils ne soient présentés au parlement. Cette tradition de concertation permet de rapprocher le pouvoir et les acteurs, et ainsi d’instaurer un climat de confiance, tous les projets étant soumis aux partenaires. Cette configuration a été un vrai atout pour convaincre les entreprises lors de la mise en place de la Shifting Economy. Une stratégie qui commence à porter ses fruits S’il est encore trop tôt pour évaluer les effets quantitatifs de la Shifting Economy, elle semble porter ses fruits sur de nombreux aspects. Les appels à projets ciblant les entreprises durables ont beaucoup de succès, et ce dans tous les secteurs, si bien que des candidatures doivent parfois être refusées. Ce succès montre bien que de plus en plus d’initiatives fleurissent dans la région. « Contrairement à ce qu’on peut croire, les entreprises ne fonctionnent pas en concurrence.  Plus il y a de l’offre, plus il y a de la demande. » Retour à l’encyclopédie Newsletter CirculAgronomie Facebook

Janine et CoHop

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Janine et CoHop : une microbrasserie circulaire dans un écosystème coopératif Web : CoHop – Janine Contact : info@cohop.be Localisation : Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 30 mars 2023 Maturité du projet : Mature Zéro déchet Recyclage Coopération CoHop, c’est une coopérative de micro-brasseries : Witloof, Drink That Beer, 1 Bière 2 Tartines et Janine. C’est au sein même de la brasserie que nous rencontrons Bertrand Delubac, cofondateur de la brasserie Janine et de la CoHop. Après 8 ans au sein de la commission européenne, Bertrand décide de tout quitter pour travailler avec son frère Maxime et sa belle-sœur Morane sur un nouveau concept de circularité entre le pain et la bière. Tous trois créent alors Janine en 2021, une boulangerie-brasserie. Janine, un concept circulaire entre boulangerie et brasserie La naissance de Janine part d’un constat : en Belgique, le pain est responsable de 20% du gaspillage alimentaire. Janine propose de récupérer les invendus des boulangeries pour les intégrer à la fabrication de ses bières, puis de récupérer les drêches issues des micro-brasseries pour les utiliser dans la fabrication du pain. En 1 an, 2 tonnes de drèche et 1 tonne de pain ont été recyclées. Dans chaque bière, 15% du malt est remplacé par du pain, ce qui représente environ une tranche de pain par canette. La brasserie et la boulangerie se situent à 20 minutes l’une de l’autre, à Bruxelles, ce qui facilite les échanges entre les deux. La boulangerie Janine connaissant un certain succès, elle réalise finalement très peu d’invendus. La brasserie se fournit donc en pain également auprès d’autres boulangeries et d’associations. La boulangerie se fournit au maximum en produits locaux et bio et vend ses productions localement, à Bruxelles. Aujourd’hui, Janine n’est pas totalement en boucle fermée. Les quantités de drêches produites sont trop importantes, et seul 10% est réinvesti dans la boulangerie. Plusieurs possibilités de partenaires travaillant avec la drèche, par exemple pour en faire des meubles, existent. Cependant, un tel partenariat demanderait un travail logistique conséquent, du fait du pourrissement rapide de la drèche. La CoHop, première coopérative de micro-brasseries belge « Ce qui est très important dans nos valeurs, c’est le local, le fait d’avoir une certaine circularité dans nos activités, et le fait d’être indépendants financièrement. » En parallèle de Janine, Bertrand, Maxime et Morane créent la CoHop avec 3 autres micro-brasseries, afin de s’aider à faire face à la compétition de l’industrie. CoHop est alors la première coopérative de bières de Belgique. Cette coopérative est un espace de production mutualisé, mais aussi une sandwicherie et un bar où sont organisés de nombreux évènements, au sein même de la brasserie. La volonté d’avoir un bar où la bière est brassée n’est pas anodine. Cette disposition permet d’écouler sur place 30-40% des productions, de ne pas conditionner et d’éviter les transports. En plus de rendre le lieu unique, cette cohabitation est donc écologique. Pourquoi une coopérative ? Pour une micro-brasserie, il peut être difficile de se développer du fait de la compétition des grosses brasseries industrielles, qui sponsorisent un grand nombre de cafés et de bars en échange d’exclusivité de vente. La coopérative apparaît alors comme un moyen pour chaque micro-brasserie de survivre, tout en restant indépendante financièrement. La création de la coopérative a permis à chaque micro-brasserie d’obtenir du matériel inaccessible financièrement pour une coopérative indépendante. Une coopérative permet ainsi d’assurer à chaque micro-brasserie une certaine sécurité financière. Si une micro-brasserie souhaite quitter la coopérative, elle ne met pas en péril les autres et peut revendre ses parts à une nouvelle micro-brasserie. « On croit à ce modèle de coopérative comme un gage de résilience en cas de période difficile. » Au-delà de l’aspect financier, le modèle de la coopérative permet aux micro-brasseries de réduire leur impact environnemental, et de s’enrichir les unes les autres du fait de leurs approches différentes du business, de l’entraide et de la démocratisation de la gouvernance. « Avec les business model de l’économie circulaire, la coopérative est une structure juridique très pertinente. » Comment ça marche, une coopérative ? Une coopérative, c’est une société où les producteurs décident de travailler ensemble, afin de mutualiser leur production et leurs ventes, et où chaque associé.e retire les mêmes bénéfices des recettes. Dans le cas de la CoHop, il existe trois types de parts : les micro-brasseries fondatrices, les citoyens investissant dans le projet, et une banque publique verte et éthique, Triodos, qui propose d’accompagner les coopératives. Des assemblées générales regroupant l’ensemble des actionnaires et où sont votées les grandes décisions sont organisées annuellement. Lors de ces votes, 1 personne correspond à 1 voix, quel que soit son investissement financier dans la coopérative. Les décisions les plus stratégiques sont prises lors de comités d’administration trimestriels, en présence de financeur.euse.s et expert.e.s. Enfin, des comités opérationnels ont lieu chaque semaine entre les 4 micro-brasseries pour la planification à court terme. Aujourd’hui, la CoHop dégage 5 types de chiffres d’affaire : La cotisation mensuelle des micro-brasseries, au prorata de l’utilisation des machines La sandwicherie et le bar L’organisation d’activités de brassage L’accueil d’autres micro-brasseries en besoin de matériel La vente de bière à l’extérieur de la brasserie Une recherche de circularité dans la gestion de l’énergie et de l’eau La CoHop essaye de mettre en place des techniques pour réduire sa consommation d’eau et d’énergie au maximum : La chaleur du groupe froid est récupérée pour chauffer l’eau sanitaire et la brasserie. Des panneaux photovoltaïques sont installés sur le toit L’eau de pluie est récupérée pour nettoyer le matériel La mise en place de comités d’énergie avec les voisins est en pleine réflexion. Une gestion de l’énergie totalement circulaire et optimisée nécessite des investissements conséquents qui ne peuvent pas être réalisés à un stade si précoce dans le développement de la CoHop. Mais pour Bertrand, c’est « dans leur ADN », et iels prévoient de travailler sur cet aspect afin de le développer petit à petit. La mutualisation des achats En plus du matériel de brassage, certains achats sont mutualisés, comme le

Communa

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Communa Web : https://communa.be/ Contact : info@communa.be Localisation : Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 28 mars 2023 Maturité du projet : Mature Urbanisme Récup’ et réemploi Solidarité et coopération La crise du logement est bien connue en France, mais elle l’est tout autant en Belgique. Hausse des prix au m2, spéculation immobilière, … il devient de plus en plus difficile de trouver un toit, notamment dans les grandes villes telles que Bruxelles. Prendre à bras le corps ces défis, c’est ce à quoi s’emploie Communa depuis 2017, en ayant recours à un concept qui tend à se diffuser : l’occupation temporaire à finalité sociale ou OTFS. Lors de notre entretien avec Claire Massonnaud, membre de Communa et gérante d’un des lieux occupés, nous avons pu en apprendre davantage sur les forces de ce mode d’action. Au départ, un constat accablant A Bruxelles, comme dans de nombreuses autres villes, la crise de l’accueil et du logement ne fait que s’empirer : des demandeur.euse.s d’asile de plus en plus nombreux.ses, la difficulté croissante pour les sans-abri de trouver un toit et un manque criant de logements sociaux. En parallèle, les prix du logement qui augmentent, inexorablement et à une vitesse folle, attirant les tendances spéculatives de quelques un.e.s. Mais ça, c’est pour la partie visible du problème. Claire nous dévoile alors l’autre côté, invisible aux yeux de beaucoup : « Aujourd’hui, il y a 6,5 millions de m2  vide à Bruxelles en superficie, donc au sol mis bout à bout, ça représente la taille de la commune d’Ixelles, celle où on se trouve, et qui d’ailleurs est la plus grande de Bruxelles » Claire Massonaud, membre de Communa et co-gestionnaire de la Serre Trop de vide et pas assez de moyens de logement accessibles ? Le paradoxe est clair. Et cela n’impacte pas seulement les individus : « Il y a besoin criant de locaux pour faire des activités. On reçoit énormément de demandes de gens qui cherchent des lieux abordables pour faire des choses, qui ont envie de faire des activités, des ateliers, qui ont envie de transmettre » Cette crise impacte ainsi très négativement certaines dynamiques de quartier, comme la création de lieu de rencontres, ou l’organisation d’évènements, qui pourraient être vecteurs de lien social et ainsi essentiels à intégrer dans l’urbanisme de demain.   Communa et l’OTFS comme fer de lance La naissance de Communa L’histoire commence avec un groupe d’étudiant.e.s, confronté.e.s aux prix du logement beaucoup trop élevés pour le budget qu’iels avaient en poche. Face à cette réalité, iels décident de prendre le sujet à bras le corps et commencent à ouvrir des bâtiments inoccupés, en négociant auprès des propriétaires sur les conditions d’occupations, mettant ainsi à profit leurs connaissances juridico-légales du sujet. Communa se professionnalise et devient une ASBL (association sans but lucratif) en 2017.   Depuis la formation de l’association, sa structuration interne est organisée de manière horizontale, et chaque membre de Communa tient à maintenir un système de gouvernance partagée, convaincu.e que ce mode de pilotage est celui qui permettra de pérenniser le sens et l’action de l’association. « C’est beaucoup de travail, je ne vous cache pas, c’est pas toujours simple de fonctionner de manière horizontale mais ça nous permet d’être créatifs je crois, de gagner en pouvoir d’action, de se responsabiliser, de développer un vrai esprit d’équipe, en considérant d’abord ses collègues – et soi-même ! – comme des personnes et pas comme des machines à travailler. C’est comme ça qu’on arrive à garder du sens longtemps dans notre travail, et de trouver peut-être d’autres manières de travailler et de faire collectif ensemble. » Et c’est par ce fonctionnement que Communa porte sa mission : « On utilise l’occupation temporaire à finalité sociale, la ressource des bâtiments vides, et c’est là que c’est circulaire je crois, comme un outil au service des citoyens » L’objectif de cette occupation est clair :  redonner aux citoyen.ne.s leur « Droit à la Ville », en contournant l’inaccessibilité du foncier et en proposant des lieux de vie, d’épanouissement et de rencontre. Mais concrètement, comment ça marche ? Rendre le vide aux citoyen.ne.s L’objectif de Communa, c’est d’occuper le vide en toute légalité, de le restructurer, afin de créer des lieux porteurs d’innovations sociales et urbaines. Pour cela, l’occupation est encadrée par une convention établie entre un propriétaire (très souvent un propriétaire public) et Communa, portant sur un lieu vacant. Celle-ci est le résultat d’un temps de négociation, souvent conséquent, afin de définir les conditions de l’occupation, et notamment de porter au mieux la valeur sociale du lieu pour le futur, durant l’occupation mais également sur le long terme. « Il y a un peu deux méthodes : le squat, où tu ouvres la porte et après tu négocies, et Communa c’est l’inverse, d’abord on négocie, on met aux normes le bâtiment, puis les personnes peuvent occuper le lieu pour y vivre et /ou développer leurs projets en toute légalité » Pour chaque lieu que Communa choisit d’occuper, elle en devient la gestionnaire. S’ensuit ainsi une phase de remise aux normes du bâtiment et d’aménagement de celui-ci afin de le rendre propice à l’accueil de personnes, d’associations et d’activités spécifiques. Et pour cette gestion et cet entretien, Communa fonctionne majoritairement avec l’argent provenant de subsides, versés par les institutions publiques intéressées par leur activité. Les occupant.e.s des lieux doivent également contribuer en partie à la gestion de ceux-ci, car ces aménagements impliquent souvent des charges assez lourdes pour Communa. « On demande une contribution monétaire et non monétaire. Non monétaire c’est comment est-ce qu’au travers de tes compétences et de tes activités tu peux te mettre au service du lieu et de la communauté ? Ça peut être sortir les poubelles deux fois par semaines ou construire des étagères dans la Serre car il en manque. Les gens sont créatifs. Il y a une illustratrice qui a fait une affiche pour l’évènement des 5 ans par exemple. C’est important pour nous de sortir des dynamiques purement financières. […] On demande aussi une contribution monétaire qu’on fixe en discutant, sur un

Boentje Café

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Le Boentje Café, pionnier du zéro déchet Bruxellois Web : https://www.boentjecafe.com Contact : info@boentjecafe.be Localisation : Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 3 avril 2023 Maturité du projet : Mature Zéro déchet Sensibilisation Alimentation durable Le Boentje, c’est le premier café zéro déchet de Bruxelles, créé en 2017. C’est aussi une histoire d’amitié, et une volonté forte d’inspirer et de vivre en adéquation avec ses valeurs. C’est sur place que nous rencontrons Victoria et Sandrine, les co-gérantes et créatrices du café. Zéro déchet, approvisionnement durable, et seconde-main, les mots d’ordre du boentje Au Boentje, la recherche du zéro déchet est poussée à tous les stades de réflexion, de l’approvisionnement à la consommation. L’approvisionnement durable Les produits alimentaires proviennent de modes d’agriculture biologiques ou raisonnés, sont les plus locaux possible, et les gérantes veillent à ce que les livraisons ne soient pas suremballées : Le lait provient d’un petit laitier indépendant Les fruits et légumes sont en partie commandés en gros à un fournisseur en agriculture biologique ou sont les plus locaux possible, au maximum européens pour les agrumes Les boissons sont fournies par un grossiste qui s’occupe de rechercher les producteur.ice.s durables et éthiques, puis de  faire la transition avec les commerces Le vin est acheté à un caviste voisin, qui se fournit chez un producteur local en biodynamie Les micro-pousses sont cultivées dans Bruxelles et sont livrées directement par la personne qui les fait pousser Le café est torréfié à Bruxelles Les consignes, pensées à large échelle Pour la vente à emporter, le Boentje n’utilise pas d’emballages et fait partie d’un réseau de consignes à l’échelle de Bruxelles et de la Wallonie : L’Empoteuse. Les contenants utilisés peuvent ainsi être retournés dans d’autres établissements travaillant également sur les enjeux de durabilité et partenaires du réseau. Pour le café à emporter, le Boentje utilise Billie Cup, un réseau de consigne pour gobelets fonctionnant sur le même principe et assez développé en Belgique. Bien que ces systèmes demandent un effort supplémentaire de sensibilisation auprès de la clientèle ainsi que de nettoyage, ils représentent une solution zéro déchet innovante et évitant la multiplication contre-productive des systèmes de consigne. Les client.e.s ont également la possibilité de venir avec leurs propres contenants en échange d’une réduction. Les déchets alimentaires, traités localement Les déchets alimentaires représentent une grande partie des pertes, malgré la grande créativité des gérantes pour leur donner une seconde vie, notamment avec des chips d’épluchure. Ceux qui n’ont pas pu être réinvestis sont mis en compost dans le jardin du café ou récupérés par une entreprise bruxelloise qui vient chercher les derniers restes à vélo pour les mettre en compost de son côté. Un recours à la seconde-main favorisé La philosophie du Boentje ne s’applique pas qu’aux aspects alimentaires. L’ensemble de la décoration du café est réalisé à partir d’articles de seconde-main, en partie chinés par une entreprise partenaire : Fais le toi-même. Aujourd’hui, le café n’a pas atteint le 100% zéro déchet. En effet, certains déchets sont encore inévitables, notamment du fait de normes d’hygiène alimentaire. Sensibiliser à de nouvelles manières de consommer, une des missions du boentje « On voulait vraiment pousser le concept de la durabilité, on s’est dit qu’on ne voulait pas juste que ce soit un café durable, mais aussi un exemple, que ça montre des possibilités. » Dans une optique de sensibilisation, des ateliers et évènements sont régulièrement organisés sur les sujets du zéro déchet, avec notamment des activités de « Do It Yourself » très diversifiées, où les client.e.s peuvent apprendre à broder, à tricoter, ou même découvrir la lactofermentation. Le but de ces séances est de faire repenser ses modes de consommation à chacun.e et de permettre aux personnes y participant de pouvoir reproduire les bons gestes chez elles. Victoria et Sandrine proposent également des séances d’information collectives pour d’autres entrepreneur.euse.s afin de les aider à monter un projet le plus durable possible. Le Boentje, un café connecté au monde de l’économie circulaire bruxellois A Bruxelles, beaucoup d’accompagnements gratuits et de grande qualité existent, grâce à une politique ambitieuse de transition économique mise en place par le gouvernement au pouvoir : la Shifting Economy. Ces aides ont permis à Victoria et Sandrine de créer un business plan, de rencontrer d’autres entrepreneurs, et de créer des partenariats avant même que le Boentje n’existe : Le Boentje fait partie d’un réseau Bruxellois très actif : le réseau Good Food qui rassemble les restaurants et cantines œuvrant pour l’implémentation d’une alimentation plus saine et durable, en les soutenant et en mettant en lien les acteur.ice.s, notamment par l’intermédiaire de workshops Le Boentje se fournit en partie chez BeesCoop, supermarché coopératif, où il est l’un des coopérateurs. Ce partenariat permet aux coopérateur.ice.s de BeesCoop d’avoir accès à des réductions au Boentje Le Boentje est également un point relais pour de nombreuses initiatives. Il est un des points dépôt d’Usitoo (bibliothèque d’objets), de Dropiz (service de couches lavables) et de Bioceno qui distribue des paniers de fruits et légumes bio Le Boentje est partenaire avec Monkey Donkey, une entreprise qui met à disposition des commerces des vélo cargos que les particuliers peuvent venir louer Le Boentje est un point de collecte de dons pour la plateforme citoyenne de soutiens aux réfugiés En plus d’être un café, le Boentje est un lieu de rencontre pour d’autres initiatives durables de la région de Bruxelles. Et après ? Aujourd’hui, une vingtaine de personnes s’investissent à temps partiel dans le café, et ce dernier connaît un franc succès. Cependant, Victoria et Sandrine ne souhaitent pas s’agrandir. « Ouvrir un autre établissement, ce serait plus simple parce qu’on a déjà tous les process qui sont en place. Mais ce qui nous a beaucoup animées, c’est trouver toutes ces idées, réussir à mettre le projet en place. L’aspect de transmettre ce savoir et de le diffuser, d’encourager d’autres entrepreneurs, ça c’est une autre dimension de rayonnement du Boentje qui est hyper intéressante pour nous, et c’est plus là-dedans qu’on a envie de se développer. » Cette envie de sensibiliser et de

UsiToo

Usitoo

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues UsiToo Web : https://www.usitoo.be/FR/ Contact :  support@usitoo.be Localisation : Toute la Belgique Date de rencontre : 27 mars 2023 Maturité du projet : Mature – en reprise Partage Economie de la fonctionnalité UsiToo, c’est un société coopérative agréée, créée en 2016 et dont les activités démarrent en 2018. Nous avons rencontré Xavier, un des co-créateurs de la plateforme. Ingénieur en télécommunications de formation, il décide de se réorienter en 2010 afin d’aligner ses activités avec ses préoccupations environnementales. Il intègre alors un bureau de conseil travaillant sur les bilans carbone, et commence à s’intéresser au sujet du zéro déchet un peu plus tard, avant de lancer Usitoo. La location d’objet, une alternative qui séduit peu  » Le zéro déchet c’est bien, mais ça ne s’attaque qu’aux déchets d’emballage. Les vrais impacts sur la dégradation des ressources et la génération de déchets, ce sont les objets mêmes. «  Xavier Marichal, co-fondateur d’UsiToo C’est à partir de ce constat qu’UsiToo voit le jour. Initialement, les créateur.ice.s de la plateforme projetaient de créer un site de sensibilisation sur la mutualisation des objets, avant de réaliser que les freins à la mutualisation allaient bien au-delà de la connaissance. C’est en sondant leur entourage et de potentiel.le.s usager.e.s qu’iels ont pu identifier trois grands freins : Le prix. Les locations d’objets étant souvent chères, les usager.e.s préfèrent acheter, pensant ainsi amortir leur investissement. Le temps. Pour louer, il faut entrer en contact avec le.a loueur.euse, convenir d’un rendez-vous, se déplacer, rendre l’objet, etc. Dans un monde où l’on peut acheter de chez soi en quelques clics, cet aspect chronophage décourage un grand nombre de personnes à avoir recours à la location. Le risque de propriété. La personne louant son bien prend un risque. De plus, s’il y a un dommage, il est difficile de savoir à qui incombe la responsabilité. Tous ces éléments combinés font que les acheteur.euse.s n’essaient pas de changer de modèle, et préfèrent posséder les objets, au risque de ne les utiliser qu’une fois, puis de les abandonner au fond d’une cave. UsiToo : un modèle imaginé sans les inconvénients d’une location conventionnelle Pour pousser les citoyen.ne.s à oser la mutualisation d’objets, Usitoo a travaillé à partir des trois grands freins, et a fait émerger des solutions : Les prix sont volontairement bas. Usitoo essaye de proposer des prix entre 15 et 20 fois moins chers que chez un.e professionnel.le. Pour rendre cela possible, Usitoo n’achète pas les objets neufs, mais les échange avec les citoyen.ne.s contre du crédit sur la plateforme, à 50% du prix d’achat du produit. Usitoo a développé un système point relais afin que ce soit l’objet qui fasse le déplacement au lieu du/de la locataire. Usitoo ne demande pas de garantie et choisit de responsabiliser les client.e.s. « C’est à partir des freins qu’on a imaginé le modèle d’Usitoo, et qu’on l’a mis en place en espérant faire bouger les gens. » Xavier Marichal, co-fondateur d’UsiToo Une logistique visant à réduire les déplacements UsiToo travaille au niveau de la région de Bruxelles. La plateforme fonctionne par un système de livraison en point relais. Une petite cinquantaine de points relais travaillent avec Usitoo à travers Bruxelles, dont le Boentje. En une livraison par camionnette mutualisée avec CozyWheels, le.a livreur.se fait une boucle au travers de la ville reliant tous les points relais où iel dépose et reprend les objets. Les objets ne pouvant pas être laissés en point relais (par exemple trop volumineux) peuvent être livrés à domicile. La plupart des locations sont faites pour le weekend, ou pour un départ en vacances. Ainsi, 95% des commandes sont faites pour le jeudi. Devant ce constat, UsiToo a décidé de restreindre les livraisons au mercredi exclusivement. Ce système de livraison permet d’éviter que chaque client.e fasse l’aller-retour pour aller chercher son objet, et réduit considérablement le nombre de kilomètres parcouru. Source : Usitoo pour Solar Impulse Foundation Les utilisateur.ice.s : trois profils principaux Usitoo a pu voir le profil d’utilisateur.ice.s ayant recours à la plateforme évoluer. Au lancement de la plateforme, l’adhérent.e principale était « une convaincue », à plus de 65%. Elle est une femme, s’occupe du budget du ménage, est éduquée et est consciente des enjeux écologiques. Elle cherche à mettre ses actions en phase avec ses valeurs. Après une phase d’arrêt durant la période de Covid, deux nouveaux.elles adhérent.e.s sont apparu.e.s. Le premier type, c’est les « Non owners ». Ce sont des jeunes travailleur.euse.s, qui peuvent avoir recours à la plateforme par contrainte et/ou par choix. En plus de ne pas avoir beaucoup d’argent, iels sont conscients des enjeux écologiques et agissent en ce sens. De plus, iels vivent souvent en colocation, donc n’accumulent pas les biens matériels. Le deuxième type, c’est « le.a rationnel.le ». Cet.te utilisateur.ice cherche les meilleurs prix. Pour elle ou lui, l’environnement n’est qu’un bénéfice secondaire. Avec la Covid, cette catégorie de client.e a explosé, avec la prise de conscience de la fragilité du système économique. Aujourd’hui, Usitoo travaille à cheval sur ces trois profils d’utilisateur.ice.s. Convaincre en parlant pouvoir d’achat, une stratégie plus efficace que de parler CO2 Dans sa stratégie de communication, UsiToo choisit de se concentrer sur les deux derniers types d’adhérent.e.s, et donc de mettre en avant les avantages économiques à la mutualisation d’objets. En effet, le discours écologique, jugé trop moralisant, ne permet pas d’étendre son champ d’action au-delà de « la convaincue ». UsiToo a notamment pu observer ce phénomène auprès des municipalités. Dans sa recherche de soutien des autorités communales, la stratégie initiale était de convaincre en parlant de diminution d’empreinte carbone. Ce discours a vite été remplacé par un autre mettant en avant l’augmentation de pouvoir d’achat des citoyen.ne.s, et la réduction des déchets. « On communique beaucoup plus fort sur le côté économique parce qu’on s’est rendu.e.s compte qu’en terme de communication, toute celle écologique et environnementale est négative. » Xavier Marichal, co-fondateur d’UsiToo Un modèle de coopérative « L’objet social d’Usitoo, c’est de transformer les modes de consommation pour en diminuer l’impact sur l’environnement. »

Cozywheels, Mpact & Cambio

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Cozywheels, Mpact & Cambio Web : https://www.mpact.be/fr/ https://www.cozywheels.be/fr https://www.cambio.be/fr-bxl Contact :  info@mpact.be hello@cozywheels.be bruxelles@cambio.be Localisation : Toute la Belgique Date de rencontre : 5 avril 2023 Maturité du projet : Mature Partage Economie de la fonctionnalité Mobilité Faire plus avec moins MPact c’est une association qui a été créée en 1975, à l’époque prénommée TaxiStop et dont le concept était de faire de l’autostop avec une rémunération pour le.la chauffeur.euse. Le leitmotiv de l’association a toujours été de faire plus avec moins. Aujourd’hui, MPact, c’est plusieurs services aux finalités différentes comme CarPool, Mobitwin, Holidaysitting ou encore CozyWheels toujours dans l’optique de plus de partage, moins de ressources utilisées, plus de liens entre citoyen.ne.s, plus de cohésion sociale, plus d’espaces verts et aussi plus d’alternatives de transport.  Nous avons pu échanger avec Simon, salarié de l’association travaillant sur CozyWheels, un service permettant le partage de véhicules privés ainsi que Laurence, utilisatrice du service. En parallèle de MPact, nous avons rencontré Frédéric, directeur de Cambio Brussels, une entreprise mettant à disposition des véhicules en location sur l’ensemble de la Belgique, et dont le concept est né au sein d’MPact mais qui a évolué en parallèle de l’association Voiture individuelle : vers un changement de paradigme ? C’est après la Seconde Guerre Mondiale que l’automobile se démocratise dans le monde occidental et que la production explose. Marqueur social, liberté d’aller où l’on rêve sans contraintes, pétrole à faible prix, démultiplication des constructions de routes et d’autoroutes : en 75 ans, la voiture est devenue essentielle au mode de vie occidental.  “Une voiture individuelle reste 95% du temps à l’arrêt, […] on nous montre des publicités avec des voitures roulant dans des rues vides en ville alors que les villes sont très embouteillées”, nous explique Simon. C’est aussi ce que constate Laurence, qui a commencé à utiliser CozyWheels car “99% du temps, notre voiture ne bougeait pas”. Source image : Le Figaro Face à ce constat, face à l’envie d’essayer de rentabiliser l’utilisation des voitures et de quitter ce paradigme de la voiture individuelle comme vecteur social, l’idée du partage est née. Partager sa voiture c’est avoir moins de voitures donc diminuer le parc automobile, c’est diminuer les impacts au niveau de la production et c’est récupérer des espaces accaparés par la voiture dans la rue. Mais c’est aussi et surtout un aspect économique, de cohésion sociale et création de liens entre voisin.e.s. Cambio : s’abonner à l’utilisation d’une voiture près de chez soi Cambio, c’est une communauté d’utilisateur.ice qui entretient une relation long terme avec une entreprise qui met à disposition une flotte de véhicule adaptée à leur besoin de mobilité. L’idée derrière Cambio est de créer le chaînon manquant en matière d’intermodalité, ainsi elle est toujours connectée au réseau de transports publics afin que l’on puisse prendre le train pour se rendre dans une ville et récupérer la voiture à la gare. “L’idée est aussi de se rendre compte qu’on est très peu dépendant de la voiture quand on habite en ville.”  Frédéric Van Malleghem, directeur de Cambio Brussels Comment ça fonctionne ? Un abonnement mensuel à faible coût (à partir de 3 ou 4 €/mois), adaptable selon son utilisation de la voiture et qui permet d’installer une solidarité et de diminuer le coût à l’usage. Une carte carburant est présente dans la voiture, le tarif est donc à l’heure et au nombre de kilomètres parcouru. Les véhicules choisis sont les modèles faciles à partager pour faire en sorte qu’un véhicule soit adapté pour chaque motif de déplacement. Quels résultats ? Les clients de Cambio, dont la moyenne d’âge se situe sur la plage 26-39 ans, utilisent beaucoup les transports publics : 28% utilisent SNCB (réseau de train belge) 1 à 3 fois par mois, 90% utilisent la STIB (réseau de transport en commun Bruxellois) au moins 1 fois par semaine, 26% sont cyclistes quotidiens et 90% habitent à moins d’1 km d’une station.  ¼ des client.e.s utilisent des voitures en Flandres ou en Wallonie : iels prennent donc le train jusqu’à ces régions puis enchaînent avec une voiture Cambio à la gare. Une voiture en remplace 16 personnelles, la facture d’utilisation mensuelle est de 80€/mois les clients utilisent de moins en moins la voiture au fur et à mesure du temps. CozyWheels : partager sa voiture personnelle avec ses voisin.e.s Comment ça fonctionne ? CozyWheels c’est un facilitateur de partage : le service met en commun une personne qui a une voiture avec une ou plusieurs personnes en recherche de voiture.  Une voiture est empruntée à 35 centimes/km, ainsi les personnes qui n’ont pas les moyens de se payer une voiture ont quand même accès à ce mode de déplacement à moindre coût. Profil d’utilisateur.ice.s : personnes jeunes qui ont conscience environnementale et ne veulent pas acheter de voiture.  Profil des propriétaires : personnes plus âgées qui ont deuxième voiture et qui se rendent compte qu’iels n’en ont pas besoin. Depuis peu, CozyWheels s’est étendu aux entreprises ou coopératives comme UsiToo et aux communes où le partage de véhicule fait totalement sens et où la plateforme de CozyWheels facilite grandement ce dernier. Récemment, iels ont eu la demande d’une commune qui souhaite acheter des vélos cargos et les mettre en partage pour toustes les citoyen.ne.s afin de motiver les citoyens à les utiliser. Economies et cohésion sociale Au-delà de l’aspect économique fondamental, CozyWheels est surtout un vecteur de cohésion sociale et de convivialité. Laurence, utilisatrice depuis 2016, a été introduite à ce service via ses nouveaux.elles voisin.e.s lors d’une réunion d’information, voisin.e.s qui sont devenu.e.s utilisateur.ice.s de sa voiture puis ami.e.s. Peu à peu, de plus en plus de personnes de son quartier se sont mis à utiliser sa voiture, “des personnes qu’on avait aperçues dans le quartier sans jamais avoir discuté et on a appris à se connaître”. Avant de se séparer de sa voiture, Laurence et son mari partageaient leur voiture avec 12 autres personnes du quartier. Diminution de l’usage

Beescoop

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues BeesCoop Web : https://bees-coop.be/ Contact : contact@bees-coop.be Localisation : Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 25 mars 2023 Maturité du projet : Mature Economie sociale et solidaire Transition alimentaire Repenser notre rapport aux produits que nous consommons en s’intéressant davantage à leur origine, leur accessibilité ainsi qu’à la juste rétribution des producteur.ice.s est essentiel à la réussite d’une transition alimentaire. Et l’émergence de structures telles que BeesCoop, porteuses de nouveaux modèles de consommation, est alors primordiale. un supermarché coopératif pour un changement de paradigme BeesCoop, ou Coopérative Bruxelloise Ecologique, Economique et Sociale, est un supermarché coopératif situé au cœur du quartier de Schaerbeek dans la capitale belge. Ouvert depuis 2017, BeesCoop naît du regroupement de jeunes bruxellois.e.s, désireux.se.s de trouver un moyen de détourner notre consommation du monopôle des grandes enseignes. L’objectif est de créer un modèle d’approvisionnement et d’achat respectueux des humains et de l’environnement, et rémunérant justement les producteur.ice.s, trop souvent délaissé.e.s par les grandes surfaces et soumis.e.s à la compétition déloyale du marché international. Initialement un GASAP (équivalent des AMAP en France), BeesCoop se transforme alors progressivement en véritable supermarché coopératif, s’inspirant de certains modèles fonctionnels à l’étranger, tels que la Louve à Paris ou Park Slope à New York et regroupe aujourd’hui 2000 coopérateur.ice.s. coopérer pour mieux consommer Au centre du modèle : les coopérateur.ice.s « Le magasin c’est nous »  Thierry, coopérateur Le modèle d’un supermarché coopératif repose sur ses coopérateur.ice.s qui portent un triple rôle : Celui de propriétaire, en achetant au moins une part de la coopérative (équivalente à 25 €) Celui de travailleur.euse bénévole, en s’engageant 3h toutes les 4 semaines, lors d’un « shift », à participer au fonctionnement du magasin (approvisionnement, caisse, mise en rayon…) Celui de client.e, car ces engagements permettent alors aux coopérateur.ice.s d’acheter leur produits dans le supermarché Mais quels en sont les avantages ? Et bien celui de pouvoir disposer de nombreux produits sains, écologiques et équitables, dans une structure soucieuse de la juste rémunération de ses producteur.ices, et surtout à prix nettement plus accessible que dans les autres surfaces d’achat, à qualité équivalente. Et l’appartenance au projet de BeesCoop en tant que coopérateur.ice.s n’est pas seulement ouvert aux consommateur.ice.s individuel.le.s, mais également à des associations (ASBL) ou d’autres structures, qui peuvent investir dans le supermarché et prendre part à la coopérative. C’est par exemple le cas du Boentje Café (article), café zéro déchet membre de la coopérative, mais qui, en étant exempté de travail lors des shifts, offre des réductions aux coopérateur.ice.s en échange sur les produits qu’il propose. Cette collaboration entre projets, très présente dans la capitale belge, permet de tisser progressivement un réseau à l’échelle de la ville, et participe ainsi à leur rayonnement et à leur épanouissement. Comment rendre tout cela rentable et autonome ? BeesCoop suit un modèle d’économie sociale et solidaire, et se base ainsi sur les principes suivants : Le volontariat La démocratie La primauté de l’homme et des services rendus sur le capital En gros, tout cela signifie que l’objectif premier du modèle n’est pas de générer une plus-value purement monétaire, mais de pouvoir créer un fonctionnement aux externalités sociales et environnementales positives, et cela par la force de l’engagement et de la solidarité citoyenne. Ainsi, là où l’une des finalités d’un modèle conventionnel serait de chercher un profit économique, tout en devant financer l’ensemble des consommations intermédiaires, BeesCoop place l’humain au premier plan, en cherchant avant tout à satisfaire des engagements sociaux tels que la juste rémunération des producteur.ice.s et le maintien de produits de qualité à prix accessible. Les seules entrées d’argent, issues de très faibles marges  (un produit acheté à 1€ est revendu à 1,2€)  et de l’achat des parts par les coopérateur.ice.s, servent uniquement au fonctionnement de base de la structure et au financement de quelques salarié.e.s. Tout cela est permis par la force sociale issue de l’engagement bénévole : plus besoin d’argent pour faire tourner la machine, les coopérateur.ice.s s’en chargent 3h par mois, préférant les bénéfices sociaux et alimentaires qu’iels en retirent plutôt qu’une rétribution financière brute. Les dépenses normalement nécessaires dans un système conventionnel sont ici évitées, et cela permet alors de combiner une marge quasi nulle à des prix attractifs.  « Il y a un certain orgueil, une certaine fierté de faire partie de ça, d’y apporter ma petite contribution, je trouve que c’est une richesse » Anna Maria Bagnari, coopératrice Des produits sains, ethiques et accessibles « On essaie d’en faire un one stop shopping, de trouver en un seul endroit tout ce qui est nécessaire aux ménages » Marie B. Carlier, coopératrice En effet, la volonté de BeesCoop est de posséder une gamme suffisamment large de produits: un passage au supermarché suffit pour acheter l’ensemble des produits alimentaires ou d’hygiène de première nécessité, et limite ainsi le besoin d’aller compléter ses courses dans une autre surface de distribution. La priorité est donnée aux petit.e.s producteur.ice.s locaux. Ensuite, certains produits sont issus de groupements de producteur.ice.s ou de grossistes. Dans tous les cas, BeesCoop tient à privilégier des relations directes et à n’utiliser que le circuit court. Afin de dépasser une relation purement commerciale, la coopérative s’employait à organiser des rencontres et évènements de partage entre coopérateur.ice.s et producteur.ice.s, tels que des ateliers de cuisine, ou des sessions de travail dans les champs, afin d’aider les agriculteur.ice.s. Aujourd’hui, le manque de place dans les locaux ne permet plus vraiment la tenue de ce type d’évènements, mais les coopérateur.ice.s ont à cœur de perpétuer le lien social qui les unit avec les producteur.ice.s. Par ailleurs, l’origine et la qualité des produits est étudiée consciencieusement, et ceux-ci doivent d’ailleurs respecter divers critères. Par exemple, les produits ayant été acheminés en avions, cultivés en serres chauffées ou contenant des OGM ou additifs nocifs sont exclus. A l’inverse les produits biologiques et locaux sont bienvenus. Pour chaque produit, une étiquette contient de façon exhaustive l’ensemble des informations à savoir et spécifie ainsi sa qualité. Afin de garantir l’accessibilité de certains produits, la coopérative

Ferme Abattoir BIGH

Une ferme urbaine aquaponique durable en plein cœur de Bruxelles en Belgique.

Belvas

Un chocolat équitable, biologique et écologique produit en Belgique !