Belvas

   BELGIQUE

Web: http://www.chocolaterie-belvas.be/fr/accueil/

Contact: info@belvas.be

Localisation: Ghislenghien, Belgique

Secteur: Manufacture – Transformation / Vente et services

Date de création: 2005

Date de rencontre: Mars 2018

Maturité du projet: pérenne

Un chocolat équitable, biologique et écologique !

Aperçu

La chocolaterie Belvas a été créée en 2005 par Thierry Noesen. Tous les ingrédients utilisés pour confectionner les chocolats sont travaillés de façon traditionnelle, sans ajout de conservateurs, de colorants, ou d’arômes, sans graisses hydrogénées et sans OGM. Aucun produit chimique n’est utilisé et les produits sont majoritairement issus de l’agriculture biologique assurant ainsi le bien-être et la santé des producteurs, des employés et des consommateurs. La société produit également un chocolat équitable, assurant un revenu juste aux producteurs de cacao et est fière de posséder les labels FairTrade, Max Havelaar et Bio.

La production est réalisée grâce à 4 lignes de production et se compose principalement de pralines, de truffes et de chocolat cassé (thins). Leur cacao, entièrement traçable, provient majoritairement du Pérou (3 coopératives) et de Saint-Domingue (1 coopérative) en Côte d’Ivoire.

Depuis novembre 2017, l’entreprise est implantée sur 2 sites : à Ghislenghien et à Anvers, en Belgique.

  • Production de 700 tonnes de chocolat par an ;
  • 22 salariés à temps complet et jusqu’à 60 en haute saison ;
  • 10 millions d’euros de chiffre d’affaire ;
  • 396 panneaux photovoltaïques d’une superficie de 1500 m² ;

 

D’ici 2021, Belvas comptera 3 sites de production.

  • Approvisionnement durable
  • Consommation responsable

fonctionnement du projet

Les trois piliers durables de la chocolaterie :

Projet 1 : cultiver une ancienne essence de cacao au léger goût de framboise, tout en garantissant un prix de 4000 $/T aux producteurs.

L’objectif est de raconter une histoire autour de ce chocolat. La gamme est récente et vient juste d’être lancée.

Projet 2 : effectuer une partie de la transformation du cacao sur place (torréfaction et broyage), afin de réduire la masse transportée de 20% par la suppression de la coquille. Ce système réduira la pollution liée au transport et permettrait de créer des emplois sur place en co-investissant dans un projet local. De plus, la coquille pourrait être utilisée comme engrais pour les plantations de cacao plutôt que d’être envoyée dans des biométhaniseurs en Belgique.

Projet 3 : créer une nurserie avec des plants de variétés anciennes de cacao.

Projet 4 : proposer une tablette de chocolat au bon prix. La différence entre le prix du marché (prix d’achat du cacao) et le juste prix (estimé à 3500 $) sera reversée directement aux coopératives locales de Côte d’Ivoire grâce à UNICEF. Ce chocolat garantira également qu’il n’y a pas d’enfants parmi les travailleurs. L’objectif étant de faire prendre conscience aux producteurs qu’ils doivent diversifier leur production avec des cultures vivrières afin de faire face aux aléas du climat et à la forte fluctuation du marché du chocolat.

La législation européenne concernant les produits biologiques autorise 3% de matière non biologique dans le produit final, ces matières doivent tout de même faire partie de la liste des éléments autorisés. L’entreprise travaille sans lécithine et produit un chocolat entièrement  biologique.

Aujourd’hui, seulement 4% du marché du cacao est orienté vers une production de fèves biologiques.

Belvas a mis en oeuvre plusieurs actions environnementales afin d’avoir une production plus écologique, maximisant sa gestion des déchets et sa consommation d’énergie.

Gestion des déchets

• Réduction du volume de déchets en évitant le gaspillage à la source, en augmentant le nombre de filières de collectes et de tri (ex : recyclage du plastique étirable entourant les palettes) et en augmentant les achats de matériaux recyclés et recyclables (ex : développement futur d’un emballage en bioplastique, biodégradable) ;

• Les déchets de chocolats sont valorisés par biométhanisation.

Consommation d’énergie

• Utilisation de l’énergie produite par leurs 396 panneaux solaires. Si les besoins sont supérieurs à la production, ils s’alimentent uniquement en énergie verte. Au contraire, si l’énergie produite n’est pas immédiatement consommée alors elle est revendue sur le réseau.

• Réduction de la consommation d’énergie dans leurs process et création de systèmes optimaux de récupération de l’énergie dissipée. L’entreprise a mis au point  un système de refroidissement et de chauffage performant :

Le système de refroidissement, nécessaire à la production des pralines, produit de la chaleur. Cette chaleur est récupérée et utilisée pour chauffer de l’eau, utile à la fonte du chocolat à praline.

approche de développement durable

  • Réduction de leur consommation d’énergie (-30,6% entre 2015 et 2016) et d’eau grâce à des systèmes et process de production optimaux  ;
  • Consommation d’énergie verte : leur consommation a augmenté au cours des années (exception en 2016) ;
  • Réduction de leur empreinte carbone grâce à la réduction de leurs déchets, au recyclage, à la valorisation des pertes de chocolat par biométhanisation ainsi qu’en réduisant la masse transportée en réalisant une partie de la torréfaction sur place.

Tableau 1. Evolution de certains indicateurs de performance environnementale entre 2013 et 2016

Le chiffre d’affaire s’élève à 10 millions d’euros contre 6 millions en 2016. C’est pendant les 4 mois de haute saison, de septembre à décembre, que la moitié du chiffre d’affaire est réalisée.

  • Rémunération des producteurs au juste prix, allant même au-delà du prix fixé par le commerce équitable ;
  • Création d’emplois locaux en effectuant la torréfaction sur place ;
  • Lutte contre le travail forcé et le travail des enfants en Côte d’Ivoire ;
  • Accompagnement des producteurs vers une diversification de leurs cultures afin de leur assurer une stabilité de leurs revenus.

Reproductibilité & perspectives d'évolution

Les nombreuses actions mises en place par Belvas pourraient être reprises dans d’autres process industriels. Il s’agit d’adapter le processus de fabrication, propre à chaque entreprise, pour minimiser les consommations d’énergie et d’eau et réduire la production de déchets. Belvas a su démontrer qu’écologie va de pair avec économie.

  • Réussir à maintenir les objectifs environnementaux tout en développant la production : l’augmentation des volumes de production engendre une diminution de la consommation d’énergie solaire par tonne de produit et du pourcentage de photovoltaïque sur la consommation totale (Tableau 1).
  • Réduire davantage les émissions de CO2 : d’après le bilan carbone réalisé en 2013, les émissions proviennent à 58% du transport des marchandises et sachant que le chocolat est produit à l’international, certains déplacements semblent difficilement réductibles.

Plusieurs projets cités plus haut sont en cours de développement. De plus, un 3ème site de production verra le jour d’ici 2020-2021. Au sous-sol, se trouvera la production et le stockage, et les bureaux se situeront au-dessus afin d’optimiser la consommation énergétique.

Lexique

Max Havelaar¹ = Le commerce équitable, soutenu par les labels FairTrade et Max Havelaar, permet d’améliorer le niveau de vie des petits producteurs :

  • Un prix minimum garanti d’achat de 2 000 $/T de fèves de cacao certifiées (ou le prix du marché si celui-ci est supérieur) ;
  • Une prime de développement fixée à 200 $/T destinée aux investissements communautaires, productifs et environnementaux est payée quelque soit le niveau du prix du marché ;
  • Favorisation de pratiques agricoles raisonnées (bonne gestion de l’eau et des déchets, maintien de la fertilité des sols, pas d’OGM, utilisation minimale d’intrants chimiques, etc) ;
  • Interdiction du travail forcé et du travail des enfants.

Coquille²  = Une cabosse contient entre 25 et 30 fèves de cacao. Les fèves sont constituées d’une amande entourée d’une coquille, une fois torréfiées elles vont perdre cette coquille. C’est l’amande qui est utilisée afin de fabriquer le chocolat.

Lécithine³ = Émulsifiant utilisé pour améliorer l’homogénéité des ingrédients. La lécithine peut être extraite des jaunes d’oeuf ainsi que de céréales (tournesol, soja, etc) dont l’origine et les conditions de productions sont parfois mal connues (OGM, etc).  

Tout venant de classe II4= Déchets non dangereux et non inertes (matières plastiques, métaux, boue de vernis, matériaux filtrants, etc).

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