ReTuna

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues ReTuna, le premier centre commercial de recyclage au monde Web : ReTuna Contact : info@retuna.se Localisation : Eskilstuna, Suède Date de rencontre : 7 juin 2023 Maturité du projet : Mature Achats responsables Recyclage Réduction des déchets A Eskilstuna, en Suède, se trouve le premier centre commercial au monde à vendre des produits 100% issus du recyclage. Nous avons eu la chance de découvrir ce supermarché avant-gardiste aux côtés de Simon Glimtoft, le gestionnaire du centre, qui nous a dévoilé ses coulisses. C’est en 2015 que ReTuna a été construit, par l’initiative d’EskilsTuna, municipalité de 160 000 habitant.e.s. Cette décision fait partie d’une ambition plus large de la municipalité de réduire ses émissions de CO2 de 80% d’ici 2030. Un projet d’une telle ampleur a nécessité un investissement d’environ 7 millions d’euros, qui ont permis de mettre à disposition des citoyens d’EskilsTuna non pas seulement un centre commercial, mais aussi une déchetterie, un centre de recyclage, et un lieu de découverte et d’apprentissage du monde de la seconde-main. Penser un système attractif A la création de ReTuna s’est posée la question de l’approvisionnement en matériaux. Il a fallu faire en sorte que les habitant.e.s de la ville privilégient ReTuna pour se débarrasser de leurs déchets en rendant ce système plus pratique que les autres. Ce fut un succès. Les terrains précédemment utilisés par les habitant.e.s pour jeter leurs déchets furent immédiatement abandonnés au profit de ReTuna. En effet, rien de plus simple : une main d’œuvre accueille les arrivant.e.s et les aide à jeter leurs déchets, avant de les trier. Environ 70 personnes travaillent à ReTuna. Chaque employé.e aident à encourager les citoyen.ne.s à venir poser leurs déchets à ReTuna en leur faisant se sentir fièr.e.s d’agir écologiquement. 13 boutiques aux offres variées ReTuna collecte tous types d’articles pour remplir les étagères des magasins. 700 tonnes d’habits sont collectées chaque année, à l’échelle de deux municipalités. Les articles qui ne peuvent pas être réutilisés en magasin sont vendus à des services de seconde-main, et 4,5% sont brûlés pour fournir de l’énergie. De même, une très grande quantité de meubles arrive chaque jour, dont du mobilier de bureau laissé par la municipalité. Beaucoup de personnes déposent leurs articles de sport (skis, club de golf, etc.) encore en très bon état, qui sans ReTuna auraient été jetés. On peut aussi retrouver des livres, du matériel électronique, et bien plus encore. En 2021, un IKEA s’est installé dans le centre. Pour l’enseigne, cette boutique est l’occasion de tester auprès des client.e.s de nouveaux articles. Les idées qui naissent à Eskilstuna sont ensuite élargies à d’autres antennes. IKEA montre ainsi l’exemple à d’autres grandes chaînes de magasins qui pourraient hésiter à se lancer dans le recyclage que c’est un investissement qui peut être rentable. Chaque boutique doit présenter un cahier des charges précis des articles qui lui sont nécessaires. Les employé.e.s trient ensuite les articles selon ce cahier des charges. Les propriétaires des boutiques sont chargé.e.s de laver et de remettre à neuf les articles. Ce qui ne va pas en magasin est recyclé. Pour des personnes souhaitant développer leur boutique, ReTuna est le lieu idéal. En effet, tout est fait pour les que les vendeur.euse.s ne se retrouvent pas en difficulté. Les boutiques appartiennent à leurs gérant.e.s qui paient un loyer plus faible quand dans des centres commerciaux conventionnels et si une boutique n’est pas rentable, elle peut demander à rompre son contrat sans compensation financière. Transmettre le goût du recyclage En plus d’être un supermarché, ReTuna développe de nombreux projets parallèles en lien avec le recyclage. Dans ces projets, on peut notamment trouver une école pour adultes : un programme d’un an permettant d’apprendre tous les secrets du recyclage afin de pouvoir les appliquer à son mode de vie. ReTuna a aussi développé un projet d’éducation circulaire auprès des écoles maternelles : CirkuLäran. Pour éviter que les enfants n’utilisent des nouveaux matériaux pour leurs activités manuelles, le centre a décidé de mettre à disposition des écoles des matériaux recyclés. Aujourd’hui, chaque école maternelle de la municipalité participe à ce programme. Les professeur.e.s suivent des ateliers pour apprendre à utiliser les différents matériaux avant de les ramener à l’école. Il est prévu d’élargir le projet aux écoles primaires et aux lycées : 4 établissements ont déjà tenté l’expérience. « It’s not holding back, it’s but using what they already have. It’s a smarter way to live. » « Il ne s’agit pas de se restreindre, mais d’utiliser ce que l’on a déjà. C’est une façon plus intelligente de vivre. » Simon Glimtoft, gestionnaire du centre A ReTuna sont aussi organisés des ateliers et des conférences, notamment auprès d’autres municipalités ou des chef.fe.s d’entreprise pour les sensibiliser à l’économie circulaire et à la durabilité. Si d’autres centres commerciaux du même type se sont développés par la suite, ReTuna continuent à diffuser leur message en espérant inspirer de plus en plus de personnes à mettre en place un projet similaire. Enfin, ReTuna héberge de nombreux.ses artistes. Certain.e.s propriétaire de boutique proposent des ateliers comme par exemple des cours de céramique, et des évènements sont organisés pour permettre aux artistes de présenter leurs œuvres à partir de matériaux recyclés. Et après ? Aujourd’hui, un magasin en ligne est en cours de développement. Il serait sous la forme d’une vente aux enchères : les client.e.s choisiront leur prix d’achat à partir d’un bas prix fixé. Ce système permettrait aux vendeur.euse.s d’évaluer la valeur de leurs produits. ReTuna a également pour projet de se développer en créant un lieu où les adultes pourront venir travailler les matériaux et articles déposés. Ce banc est fait à partir d’accoudoirs de chaises jetées. En tant que déchets, ces accoudoirs ne valaient rien tandis que le banc a une valeur de 10 000 euros. « There is value to trash if you use your fantasy and can create something new with it. » « Les déchets ont de la valeur si l’on utilise son imagination et si l’on peut en faire quelque chose de
Mifactori

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Mifactori Web : https://mifactori.de/ Contact : hello@mifactori.de Localisation : Berlin, Allemagne Date of meeting : 10 mai 2023 Maturity of the projet : Intermédiaire Eco-conception Recyclage Open source Un studio de design Mifactori est un studio de design circulaire et open source basé à Berlin. Depuis plus de 10 ans, ils repensent le design de toutes les manières possibles : quels matériaux, assemblés de quelle manière, pour quelle utilisation, produits où ? Nous avons pu rencontrer Lars Zimmermann, artiste, designer et fondateur de Mifactori. Qu’est ce que le design circulaire ? Le design linéaire consiste à extraire des ressources, les transformer en produits, les utiliser puis les jeter, devant ainsi extraire de nouvelles ressources pour produire de nouveaux objets à nouveau. A l’opposé de cela, le design circulaire cherche à créer des boucles en s’appuyant sur des principes circulaires, comme les 9 R : repenser, refuser, réutiliser, restaurer, réparer, réorienter, décomposer (rot en anglais) et recycler. Le principe du design circulaire est donc de designer en pensant à ces boucles : designer quelque chose de simple à réutiliser, simple à réparer, simple à recycler à proximité de chez soi… Qu’est ce que le design open source ? L’idée de l’open design est née et est devenue populaire dans les années 2000 quand Internet est devenu accessible à tous.tes. Tout d’un coup, n’importe qui pouvait créer quelque chose et le mettre à disposition du monde entier. C’était quelque chose que seules les grandes entreprises pouvaient faire auparavant. Beaucoup de personnes se sont dit qu’il serait possible de transposer ça également dans le domaine des objets matériels. L’open design consiste à soutenir la création et la réutilisation à une échelle mondiale par le biais de modèles faciles à réaliser, bien documentés et avec des licences accessibles gratuitement. A partir de cette idée, le design open source c’est créer d’une manière à ce que des designers ou de simples consommateur.ice.s puissent participer à la conception et au design de nouveaux objets : il faut que ces objets soient simples à faire et simples à comprendre afin de pouvoir inclure tout le monde. “Si n’importe qui peut comprendre comment réutiliser quelque chose, alors plus de personnes vont le réutiliser, et si plus de personnes comprennent comment un objet est fait, plus de personnes pourront le réparer.” Trikka : une plateforme pour du design circulaire et open source Aujourd’hui, la grande majorité des objets sont faits de parties à usage unique et faites sur-mesure, impliquant qu’elles ne peuvent être utilisées que dans un produit en particulier. Ainsi, si une partie casse, le produit entier est perdu et il est très difficile de le réutiliser ou de le réparer. Sachant cela, pourquoi ne pas concevoir des produits faits de parties standardisées qui sont très simples à faire et sont surtout multi-usages, c’est-à-dire qu’une même partie d’un objet peut aussi faire partie de plusieurs objets différents. Inspirés des marques Lego et Meccano, le système Trikka est né avec toutes les parties de ce système suivant la même fille : des trous équidistants de manière à ce que les parties puissent toujours s’emboîter entre elles. La plateforme Trikka a aujourd’hui 40 produits et un catalogue de 120 parties, chacune de ces parties appartenant à au moins deux produits différents. Source image : Mifactori Ainsi, si vous avez une chaise appartenant au système Trikka et qu’une partie de cette chaise fait partie de trois autres produits, alors si la chaise ne vous plaît plus un jour ou si une partie se casse, alors les autres parties pourront être réutilisées pour créer des produits différents, ce qui augmente l’espérance de vie de chaque partie. De plus, n’importe quel.le designer peut commander une partie sur la plateforme et l’utiliser pour un de ses propres designs, et à l’inverse, iel peut introduire de nouvelles parties dans le catalogue : c’est le design open source. Grâce à ce concept, le catalogue croît de plus en plus avec le temps et il peut y avoir une partie qui fait partie de trois objets une année puis deux ans après fait partie de six objets différents. Source image : Mifactori Quels sont les bénéfices secondaires d’un tel concept ? Il y a beaucoup d’aspects très intéressants à ce système, et l’un des premiers, comme Lars nous l’a expliqué, est le fait qu’il n’y ait pas besoin de production centralisée et que ce système pourrait encourager l’activité d’artisan.e.s locaux.ales. Par exemple, si un.e client.e voit une chaise qu’iel aimerait avoir sur la plateforme Trikka mais ne peut pas l’acheter car il n’y a pas de zone de production à proximité, alors iel est invité à se rapprocher d’artisan.e.s locaux.ales, ces dernier.ère.s pouvant trouver une documentation complète sur comment concevoir la chaise. De cette manière, les artisan.e.s seraient ainsi introduit.e.s au concept de modularité qu’iels pourront mettre en place au sein de leurs propres créations et cela créera une boucle locale. Un autre aspect du système Trikka est la tolérance : les designers essaient de concevoir des parties qui peuvent être faites à partir de différents types de matériaux et de tailles qui pourraient tout de même se combiner ensemble. Cela encourage ainsi l’utilisation de ressources locales, la réutilisation de résidus de matériaux qui n’ont pas nécessairement la bonne forme ni la bonne taille, mais peuvent quand même fonctionner. De plus, moins de précision dans les matériaux et la taille permet d’utiliser des outils plus simples et ainsi permet d’être plus abordable. Enfin, l’un des bénéfices secondaires les plus importants selon nous : cela stimule la créativité. En effet, nous ne sommes pas habitué.e.s, en tant que consommateur.ice.s, à être invité.e.s à repenser ou reconstruire les objets que nous achetons pour en construire d’autres. Ainsi, commencer à regarder les objets non pas comme une pièce à part entière mais comme une multitude de parties assemblées ensemble qui peuvent être détachées et réutilisées complètement différemment permet à l’utilisateur.ice de créer et imaginer davantage dans son quotidien. Retour à
Madaster

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Madaster Web : https://madaster.com/ Contact : info@madaster.com Localisation : Pays-Bas, Suisse, Allemagne, Belgique, Norvège, Autriche Date de rencontre : 20 avril 2023 Maturité du projet : Mature Eco-conception Recyclage Digitalisation Eliminer les déchets du secteur de la construction Créée il y a six ans, Madaster est une scalpe-up d’envergure internationale qui fait bouger le secteur de la construction vers une économie circulaire. Leur objectif est d’éliminer les déchets de ce secteur grâce à la digitalisation et avec l’essor d’un nouveau concept : le passeport matériel. Née aux Pays-Bas, actuellement présente dans cinq pays supplémentaires – Suisse, Allemagne, Belgique, Norvège et Autriche – et toujours en croissance, Madaster est à l’avant-garde de la transition vers l’économie circulaire dans l’un des secteurs les plus émetteurs de déchets. Nous avons eu l’opportunité de rencontrer Martijn Oostenrijk, l’un des cofondateurs de Madaster, maintenant directeur général de l’entreprise. Le secteur de la construction : intensif en ressources, déchets et CO2 émis Le secteur de la construction génère plus de 247 millions de tonnes de déchets chaque année en France, rendant ce secteur responsable de plus de 70% de tous les déchets générés [1]. Aux Pays-Bas, Martijn nous explique que ce n’est pas vraiment différent : dans un système linéaire avec une vision « extraire-produire-jeter », 40% des matériaux finissent en matériaux sans valeur et perdus pour de futurs usages. De plus, les émissions de CO2 liées au secteur de la construction ont atteint les 10 Gt en 2021, pour un total mondial de 37 Gt : c’est presque ⅓ des émissions mondiales [2]. Ces chiffres démontrent clairement que le secteur de la construction est une grosse part des problèmes liés au réchauffement climatique et aux déchets. Cependant, ces nouvelles ne datent pas d’hier alors pourquoi est-ce toujours le cas aujourd’hui? Selon Martijn cela est en partie dû au fait que le secteur de la construction est très conservateur et en retard dans sa transformation digitale. S’ajoute également le fait que les finances gouvernent toujours notre monde et qu’il est ainsi difficile de comprendre que les matériaux sont précieux par essence. Face à ces challenges, Thomas Rau, un architecte pionnier et auteur du livre “Material Matters”, a approché Martijn Oostenrijk et Pablo van den Bosch qui travaillaient à l’époque dans le secteur de la finance afin qu’ils l’aide à expliquer en quoi la circularité amène des bénéfices financiers et de la valeur : Madaster est né. Source de l’image : RAU, Banque Triodos “Ok ça change quelque chose, c’est important, c’est urgent et on peut vraiment avoir un impact” C’est quoi Madaster ? Madaster est une plateforme en ligne qui fonctionne comme un cadastre : on peut enregistrer tous les matériaux et produits dans son environnement matériel, que ce soit des infrastructures ou des bâtiments. Une fois que ces matériaux sont enregistrés, ils ont une identité. Le but final est que cette plateforme puisse être utilisée pour n’importe quel objet dans le monde. “Donner une identité aux matériaux permet de prendre des décisions conscientes sur leur futur usage au lieu de les dégrader en déchets” L’importance de la digitalisation Le secteur de la construction a des standards avec lesquels tous les architectes, les entreprises de construction et les ingénieur.e.s travaillent. Parmi ces standards il y a le BIM (Building Information Management), qui est la retranscription digitale d’un bâtiment. Il contient tous les différents matériaux et produits assemblés dans le bâtiment. À cela s’ajoute l’EPD (Environmental Product Declaration) : définie par l’ISO, cela permet à chaque entreprise produisant des produits de quantifier les informations environnementales sur le cycle de vie de ses produits afin de permettre des comparaisons entre des produits remplissant les mêmes fonctions. Chaque année, les mesures législatives augmentent pour inciter à faire de telles déclarations. Ainsi, en combinant le BIM d’un bâtiment, où “tout ce qu’on peut imaginer pour un bâtiment y est inscrit” avec les EPD des produits et matériaux au sein du bâtiment puis en enrichissant tout ça avec des données environnementales et financières de sources fiables, Madaster créé de nombreux indicateurs environnementaux et financiers précieux pour leurs clients, comme l’indice de circularité, l’amovibilité, l’empreinte carbone et la valeur financière résiduelle. L’index de circularité Basé sur la méthodologie d’Ellen Mc Arthur, l’indice de circularité est construit sur la base de trois étapes : étape de construction, étape d’usage et étape de fin de vie. Si des matériaux existants ont été utilisés au lieu de matériaux vierges, c’est un plus pour l’étape de construction ; si la manière de construire et les matériaux mènent à une espérance de vie du bâtiment plus longue que la moyenne, c’est un plus ; et si le bâtiment a été construit de telle sorte à ce que les matériaux et produits puissent être détachés et réutilisés, c’est aussi un plus. La combinaison de ces trois étapes mène à un indice entre 0 et 100 eu le score est pénalisé s’il manque des informations. La valeur résiduelle financière C’est la valeur d’un bâtiment à la fin de sa vie : quels matériaux peuvent être réutilisés, quel est le coût pour les réutiliser ? Les prix actuels et historiques de chaque matériau dans le bâtiment ont été pris afin de tracer une ligne vers le futur pour avoir une idée de leur prix. Ensuite, en déduisant le prix du détachement des matériaux, de leur transport et de leur traitement pour être réutilisé, on a la vraie valeur financière résiduelle du bâtiment. Si les matériaux ont été assemblés d’une manière où il est simple de les enlever, cela va réduire le coût de leur traitement et augmenter la valeur financière résiduelle du bâtiment. “Quand on calcule la valeur financière résiduelle des matériaux dans un bâtiment, on veut qu’elle soit vraiment haute pour inciter les utilisateurs.ice.s à aller chercher cette pour en métal et la vendre pour qu’elle soit réutilisée.” Qui utilise Madaster ? En tant que plateforme en libre service, tout le monde peut utiliser Madaster en s’abonnant annuellement : 900€/an pour
Janine et CoHop

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Janine et CoHop : une microbrasserie circulaire dans un écosystème coopératif Web : CoHop – Janine Contact : info@cohop.be Localisation : Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 30 mars 2023 Maturité du projet : Mature Zéro déchet Recyclage Coopération CoHop, c’est une coopérative de micro-brasseries : Witloof, Drink That Beer, 1 Bière 2 Tartines et Janine. C’est au sein même de la brasserie que nous rencontrons Bertrand Delubac, cofondateur de la brasserie Janine et de la CoHop. Après 8 ans au sein de la commission européenne, Bertrand décide de tout quitter pour travailler avec son frère Maxime et sa belle-sœur Morane sur un nouveau concept de circularité entre le pain et la bière. Tous trois créent alors Janine en 2021, une boulangerie-brasserie. Janine, un concept circulaire entre boulangerie et brasserie La naissance de Janine part d’un constat : en Belgique, le pain est responsable de 20% du gaspillage alimentaire. Janine propose de récupérer les invendus des boulangeries pour les intégrer à la fabrication de ses bières, puis de récupérer les drêches issues des micro-brasseries pour les utiliser dans la fabrication du pain. En 1 an, 2 tonnes de drèche et 1 tonne de pain ont été recyclées. Dans chaque bière, 15% du malt est remplacé par du pain, ce qui représente environ une tranche de pain par canette. La brasserie et la boulangerie se situent à 20 minutes l’une de l’autre, à Bruxelles, ce qui facilite les échanges entre les deux. La boulangerie Janine connaissant un certain succès, elle réalise finalement très peu d’invendus. La brasserie se fournit donc en pain également auprès d’autres boulangeries et d’associations. La boulangerie se fournit au maximum en produits locaux et bio et vend ses productions localement, à Bruxelles. Aujourd’hui, Janine n’est pas totalement en boucle fermée. Les quantités de drêches produites sont trop importantes, et seul 10% est réinvesti dans la boulangerie. Plusieurs possibilités de partenaires travaillant avec la drèche, par exemple pour en faire des meubles, existent. Cependant, un tel partenariat demanderait un travail logistique conséquent, du fait du pourrissement rapide de la drèche. La CoHop, première coopérative de micro-brasseries belge « Ce qui est très important dans nos valeurs, c’est le local, le fait d’avoir une certaine circularité dans nos activités, et le fait d’être indépendants financièrement. » En parallèle de Janine, Bertrand, Maxime et Morane créent la CoHop avec 3 autres micro-brasseries, afin de s’aider à faire face à la compétition de l’industrie. CoHop est alors la première coopérative de bières de Belgique. Cette coopérative est un espace de production mutualisé, mais aussi une sandwicherie et un bar où sont organisés de nombreux évènements, au sein même de la brasserie. La volonté d’avoir un bar où la bière est brassée n’est pas anodine. Cette disposition permet d’écouler sur place 30-40% des productions, de ne pas conditionner et d’éviter les transports. En plus de rendre le lieu unique, cette cohabitation est donc écologique. Pourquoi une coopérative ? Pour une micro-brasserie, il peut être difficile de se développer du fait de la compétition des grosses brasseries industrielles, qui sponsorisent un grand nombre de cafés et de bars en échange d’exclusivité de vente. La coopérative apparaît alors comme un moyen pour chaque micro-brasserie de survivre, tout en restant indépendante financièrement. La création de la coopérative a permis à chaque micro-brasserie d’obtenir du matériel inaccessible financièrement pour une coopérative indépendante. Une coopérative permet ainsi d’assurer à chaque micro-brasserie une certaine sécurité financière. Si une micro-brasserie souhaite quitter la coopérative, elle ne met pas en péril les autres et peut revendre ses parts à une nouvelle micro-brasserie. « On croit à ce modèle de coopérative comme un gage de résilience en cas de période difficile. » Au-delà de l’aspect financier, le modèle de la coopérative permet aux micro-brasseries de réduire leur impact environnemental, et de s’enrichir les unes les autres du fait de leurs approches différentes du business, de l’entraide et de la démocratisation de la gouvernance. « Avec les business model de l’économie circulaire, la coopérative est une structure juridique très pertinente. » Comment ça marche, une coopérative ? Une coopérative, c’est une société où les producteurs décident de travailler ensemble, afin de mutualiser leur production et leurs ventes, et où chaque associé.e retire les mêmes bénéfices des recettes. Dans le cas de la CoHop, il existe trois types de parts : les micro-brasseries fondatrices, les citoyens investissant dans le projet, et une banque publique verte et éthique, Triodos, qui propose d’accompagner les coopératives. Des assemblées générales regroupant l’ensemble des actionnaires et où sont votées les grandes décisions sont organisées annuellement. Lors de ces votes, 1 personne correspond à 1 voix, quel que soit son investissement financier dans la coopérative. Les décisions les plus stratégiques sont prises lors de comités d’administration trimestriels, en présence de financeur.euse.s et expert.e.s. Enfin, des comités opérationnels ont lieu chaque semaine entre les 4 micro-brasseries pour la planification à court terme. Aujourd’hui, la CoHop dégage 5 types de chiffres d’affaire : La cotisation mensuelle des micro-brasseries, au prorata de l’utilisation des machines La sandwicherie et le bar L’organisation d’activités de brassage L’accueil d’autres micro-brasseries en besoin de matériel La vente de bière à l’extérieur de la brasserie Une recherche de circularité dans la gestion de l’énergie et de l’eau La CoHop essaye de mettre en place des techniques pour réduire sa consommation d’eau et d’énergie au maximum : La chaleur du groupe froid est récupérée pour chauffer l’eau sanitaire et la brasserie. Des panneaux photovoltaïques sont installés sur le toit L’eau de pluie est récupérée pour nettoyer le matériel La mise en place de comités d’énergie avec les voisins est en pleine réflexion. Une gestion de l’énergie totalement circulaire et optimisée nécessite des investissements conséquents qui ne peuvent pas être réalisés à un stade si précoce dans le développement de la CoHop. Mais pour Bertrand, c’est « dans leur ADN », et iels prévoient de travailler sur cet aspect afin de le développer petit à petit. La mutualisation des achats En plus du matériel de brassage, certains achats sont mutualisés, comme le
Boentje Café

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Le Boentje Café, pionnier du zéro déchet Bruxellois Web : https://www.boentjecafe.com Contact : info@boentjecafe.be Localisation : Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 3 avril 2023 Maturité du projet : Mature Zéro déchet Sensibilisation Alimentation durable Le Boentje, c’est le premier café zéro déchet de Bruxelles, créé en 2017. C’est aussi une histoire d’amitié, et une volonté forte d’inspirer et de vivre en adéquation avec ses valeurs. C’est sur place que nous rencontrons Victoria et Sandrine, les co-gérantes et créatrices du café. Zéro déchet, approvisionnement durable, et seconde-main, les mots d’ordre du boentje Au Boentje, la recherche du zéro déchet est poussée à tous les stades de réflexion, de l’approvisionnement à la consommation. L’approvisionnement durable Les produits alimentaires proviennent de modes d’agriculture biologiques ou raisonnés, sont les plus locaux possible, et les gérantes veillent à ce que les livraisons ne soient pas suremballées : Le lait provient d’un petit laitier indépendant Les fruits et légumes sont en partie commandés en gros à un fournisseur en agriculture biologique ou sont les plus locaux possible, au maximum européens pour les agrumes Les boissons sont fournies par un grossiste qui s’occupe de rechercher les producteur.ice.s durables et éthiques, puis de faire la transition avec les commerces Le vin est acheté à un caviste voisin, qui se fournit chez un producteur local en biodynamie Les micro-pousses sont cultivées dans Bruxelles et sont livrées directement par la personne qui les fait pousser Le café est torréfié à Bruxelles Les consignes, pensées à large échelle Pour la vente à emporter, le Boentje n’utilise pas d’emballages et fait partie d’un réseau de consignes à l’échelle de Bruxelles et de la Wallonie : L’Empoteuse. Les contenants utilisés peuvent ainsi être retournés dans d’autres établissements travaillant également sur les enjeux de durabilité et partenaires du réseau. Pour le café à emporter, le Boentje utilise Billie Cup, un réseau de consigne pour gobelets fonctionnant sur le même principe et assez développé en Belgique. Bien que ces systèmes demandent un effort supplémentaire de sensibilisation auprès de la clientèle ainsi que de nettoyage, ils représentent une solution zéro déchet innovante et évitant la multiplication contre-productive des systèmes de consigne. Les client.e.s ont également la possibilité de venir avec leurs propres contenants en échange d’une réduction. Les déchets alimentaires, traités localement Les déchets alimentaires représentent une grande partie des pertes, malgré la grande créativité des gérantes pour leur donner une seconde vie, notamment avec des chips d’épluchure. Ceux qui n’ont pas pu être réinvestis sont mis en compost dans le jardin du café ou récupérés par une entreprise bruxelloise qui vient chercher les derniers restes à vélo pour les mettre en compost de son côté. Un recours à la seconde-main favorisé La philosophie du Boentje ne s’applique pas qu’aux aspects alimentaires. L’ensemble de la décoration du café est réalisé à partir d’articles de seconde-main, en partie chinés par une entreprise partenaire : Fais le toi-même. Aujourd’hui, le café n’a pas atteint le 100% zéro déchet. En effet, certains déchets sont encore inévitables, notamment du fait de normes d’hygiène alimentaire. Sensibiliser à de nouvelles manières de consommer, une des missions du boentje « On voulait vraiment pousser le concept de la durabilité, on s’est dit qu’on ne voulait pas juste que ce soit un café durable, mais aussi un exemple, que ça montre des possibilités. » Dans une optique de sensibilisation, des ateliers et évènements sont régulièrement organisés sur les sujets du zéro déchet, avec notamment des activités de « Do It Yourself » très diversifiées, où les client.e.s peuvent apprendre à broder, à tricoter, ou même découvrir la lactofermentation. Le but de ces séances est de faire repenser ses modes de consommation à chacun.e et de permettre aux personnes y participant de pouvoir reproduire les bons gestes chez elles. Victoria et Sandrine proposent également des séances d’information collectives pour d’autres entrepreneur.euse.s afin de les aider à monter un projet le plus durable possible. Le Boentje, un café connecté au monde de l’économie circulaire bruxellois A Bruxelles, beaucoup d’accompagnements gratuits et de grande qualité existent, grâce à une politique ambitieuse de transition économique mise en place par le gouvernement au pouvoir : la Shifting Economy. Ces aides ont permis à Victoria et Sandrine de créer un business plan, de rencontrer d’autres entrepreneurs, et de créer des partenariats avant même que le Boentje n’existe : Le Boentje fait partie d’un réseau Bruxellois très actif : le réseau Good Food qui rassemble les restaurants et cantines œuvrant pour l’implémentation d’une alimentation plus saine et durable, en les soutenant et en mettant en lien les acteur.ice.s, notamment par l’intermédiaire de workshops Le Boentje se fournit en partie chez BeesCoop, supermarché coopératif, où il est l’un des coopérateurs. Ce partenariat permet aux coopérateur.ice.s de BeesCoop d’avoir accès à des réductions au Boentje Le Boentje est également un point relais pour de nombreuses initiatives. Il est un des points dépôt d’Usitoo (bibliothèque d’objets), de Dropiz (service de couches lavables) et de Bioceno qui distribue des paniers de fruits et légumes bio Le Boentje est partenaire avec Monkey Donkey, une entreprise qui met à disposition des commerces des vélo cargos que les particuliers peuvent venir louer Le Boentje est un point de collecte de dons pour la plateforme citoyenne de soutiens aux réfugiés En plus d’être un café, le Boentje est un lieu de rencontre pour d’autres initiatives durables de la région de Bruxelles. Et après ? Aujourd’hui, une vingtaine de personnes s’investissent à temps partiel dans le café, et ce dernier connaît un franc succès. Cependant, Victoria et Sandrine ne souhaitent pas s’agrandir. « Ouvrir un autre établissement, ce serait plus simple parce qu’on a déjà tous les process qui sont en place. Mais ce qui nous a beaucoup animées, c’est trouver toutes ces idées, réussir à mettre le projet en place. L’aspect de transmettre ce savoir et de le diffuser, d’encourager d’autres entrepreneurs, ça c’est une autre dimension de rayonnement du Boentje qui est hyper intéressante pour nous, et c’est plus là-dedans qu’on a envie de se développer. » Cette envie de sensibiliser et de
Beescoop

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues BeesCoop Web : https://bees-coop.be/ Contact : contact@bees-coop.be Localisation : Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 25 mars 2023 Maturité du projet : Mature Economie sociale et solidaire Transition alimentaire Repenser notre rapport aux produits que nous consommons en s’intéressant davantage à leur origine, leur accessibilité ainsi qu’à la juste rétribution des producteur.ice.s est essentiel à la réussite d’une transition alimentaire. Et l’émergence de structures telles que BeesCoop, porteuses de nouveaux modèles de consommation, est alors primordiale. un supermarché coopératif pour un changement de paradigme BeesCoop, ou Coopérative Bruxelloise Ecologique, Economique et Sociale, est un supermarché coopératif situé au cœur du quartier de Schaerbeek dans la capitale belge. Ouvert depuis 2017, BeesCoop naît du regroupement de jeunes bruxellois.e.s, désireux.se.s de trouver un moyen de détourner notre consommation du monopôle des grandes enseignes. L’objectif est de créer un modèle d’approvisionnement et d’achat respectueux des humains et de l’environnement, et rémunérant justement les producteur.ice.s, trop souvent délaissé.e.s par les grandes surfaces et soumis.e.s à la compétition déloyale du marché international. Initialement un GASAP (équivalent des AMAP en France), BeesCoop se transforme alors progressivement en véritable supermarché coopératif, s’inspirant de certains modèles fonctionnels à l’étranger, tels que la Louve à Paris ou Park Slope à New York et regroupe aujourd’hui 2000 coopérateur.ice.s. coopérer pour mieux consommer Au centre du modèle : les coopérateur.ice.s « Le magasin c’est nous » Thierry, coopérateur Le modèle d’un supermarché coopératif repose sur ses coopérateur.ice.s qui portent un triple rôle : Celui de propriétaire, en achetant au moins une part de la coopérative (équivalente à 25 €) Celui de travailleur.euse bénévole, en s’engageant 3h toutes les 4 semaines, lors d’un « shift », à participer au fonctionnement du magasin (approvisionnement, caisse, mise en rayon…) Celui de client.e, car ces engagements permettent alors aux coopérateur.ice.s d’acheter leur produits dans le supermarché Mais quels en sont les avantages ? Et bien celui de pouvoir disposer de nombreux produits sains, écologiques et équitables, dans une structure soucieuse de la juste rémunération de ses producteur.ices, et surtout à prix nettement plus accessible que dans les autres surfaces d’achat, à qualité équivalente. Et l’appartenance au projet de BeesCoop en tant que coopérateur.ice.s n’est pas seulement ouvert aux consommateur.ice.s individuel.le.s, mais également à des associations (ASBL) ou d’autres structures, qui peuvent investir dans le supermarché et prendre part à la coopérative. C’est par exemple le cas du Boentje Café (article), café zéro déchet membre de la coopérative, mais qui, en étant exempté de travail lors des shifts, offre des réductions aux coopérateur.ice.s en échange sur les produits qu’il propose. Cette collaboration entre projets, très présente dans la capitale belge, permet de tisser progressivement un réseau à l’échelle de la ville, et participe ainsi à leur rayonnement et à leur épanouissement. Comment rendre tout cela rentable et autonome ? BeesCoop suit un modèle d’économie sociale et solidaire, et se base ainsi sur les principes suivants : Le volontariat La démocratie La primauté de l’homme et des services rendus sur le capital En gros, tout cela signifie que l’objectif premier du modèle n’est pas de générer une plus-value purement monétaire, mais de pouvoir créer un fonctionnement aux externalités sociales et environnementales positives, et cela par la force de l’engagement et de la solidarité citoyenne. Ainsi, là où l’une des finalités d’un modèle conventionnel serait de chercher un profit économique, tout en devant financer l’ensemble des consommations intermédiaires, BeesCoop place l’humain au premier plan, en cherchant avant tout à satisfaire des engagements sociaux tels que la juste rémunération des producteur.ice.s et le maintien de produits de qualité à prix accessible. Les seules entrées d’argent, issues de très faibles marges (un produit acheté à 1€ est revendu à 1,2€) et de l’achat des parts par les coopérateur.ice.s, servent uniquement au fonctionnement de base de la structure et au financement de quelques salarié.e.s. Tout cela est permis par la force sociale issue de l’engagement bénévole : plus besoin d’argent pour faire tourner la machine, les coopérateur.ice.s s’en chargent 3h par mois, préférant les bénéfices sociaux et alimentaires qu’iels en retirent plutôt qu’une rétribution financière brute. Les dépenses normalement nécessaires dans un système conventionnel sont ici évitées, et cela permet alors de combiner une marge quasi nulle à des prix attractifs. « Il y a un certain orgueil, une certaine fierté de faire partie de ça, d’y apporter ma petite contribution, je trouve que c’est une richesse » Anna Maria Bagnari, coopératrice Des produits sains, ethiques et accessibles « On essaie d’en faire un one stop shopping, de trouver en un seul endroit tout ce qui est nécessaire aux ménages » Marie B. Carlier, coopératrice En effet, la volonté de BeesCoop est de posséder une gamme suffisamment large de produits: un passage au supermarché suffit pour acheter l’ensemble des produits alimentaires ou d’hygiène de première nécessité, et limite ainsi le besoin d’aller compléter ses courses dans une autre surface de distribution. La priorité est donnée aux petit.e.s producteur.ice.s locaux. Ensuite, certains produits sont issus de groupements de producteur.ice.s ou de grossistes. Dans tous les cas, BeesCoop tient à privilégier des relations directes et à n’utiliser que le circuit court. Afin de dépasser une relation purement commerciale, la coopérative s’employait à organiser des rencontres et évènements de partage entre coopérateur.ice.s et producteur.ice.s, tels que des ateliers de cuisine, ou des sessions de travail dans les champs, afin d’aider les agriculteur.ice.s. Aujourd’hui, le manque de place dans les locaux ne permet plus vraiment la tenue de ce type d’évènements, mais les coopérateur.ice.s ont à cœur de perpétuer le lien social qui les unit avec les producteur.ice.s. Par ailleurs, l’origine et la qualité des produits est étudiée consciencieusement, et ceux-ci doivent d’ailleurs respecter divers critères. Par exemple, les produits ayant été acheminés en avions, cultivés en serres chauffées ou contenant des OGM ou additifs nocifs sont exclus. A l’inverse les produits biologiques et locaux sont bienvenus. Pour chaque produit, une étiquette contient de façon exhaustive l’ensemble des informations à savoir et spécifie ainsi sa qualité. Afin de garantir l’accessibilité de certains produits, la coopérative
Conscient

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Conscient Web : https://conscient.be/ Contact : infos@beconscient.com Localisation : Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 5 avril 2023 Maturité du projet : Mature Recyclage Santé Accessibilité La prise de conscience familiale Conscient, c’est l’histoire d’une prise de conscience familiale, celle d’Anas et Sirine, frère et sœur jumeaux. Tout a commencé par des problèmes respiratoires qui ont provoqué une hospitalisation en urgence pour Sirine. La cause ? Un allergène, le methylisothiazolinone, conservateur utilisé fréquemment dans la grande majorité des peintures murales, même celles portant le label “écologique”. Quelque temps après cet incident, Anas et Sirine sont de nouveau à la recherche de peintures pour leur appartement mais regardent à présent de très près la composition de ces dernières. Le constat ? Pour des alternatives plus saines, les prix étaient soit très élevés ou la mise en place beaucoup moins évidente (comme la chaux ou l’argile). Suite à cette prise de conscience est née l’idée de créer une peinture saine et accessible à toustes : Conscient s’apprête à naître. “Conscient, ce n’est pas une entreprise de peinture, c’est une entreprise qui propose des solutions à des problèmes.” Formuler des peintures saines En effet, Anas et Sirine n’ont alors pas la prétention de créer une peinture, ces dernier.ère.s provenant de milieux plutôt éloignés du monde de la peinture : respectivement l’IT management et la communication digitale. Iels décident donc de contacter des formulateur.ice.s en leur donnant leurs critères : une peinture sans dioxyde de titane et sans conservateurs allergènes, donc une peinture en poudre. La réponse des formulateur.ice.s a été très rapide : impossible de remplacer le dioxyde de titane et qui voudrait d’une peinture en poudre ? Présent dans 99,9% des peintures, le dioxyde de titane, récemment interdit dans le secteur alimentaire suite à une législation européenne, est une molécule de fort intérêt dans le secteur de la peinture du fait de sa couleur blanche et de son pouvoir opacifiant. Cependant, plusieurs études mettent en cause cette molécule comme cancérogène probable ou avéré, notamment celles de l’Inrae et de l’Anses. Suite à cette impasse, iels décident de le faire seul.e.s et se lancent dans l’aventure Conscient. « On pouvait pas se dire qu’on allait mettre un produit qui a un risque de causer un cancer chez les gens » En autodidactes, parfois aidé.e.s par quelques jeunes conscient.e.s au sein de grandes entreprises, Anas et Sirine ont commencé à élaborer les premières versions dans leur salle de bain, puis dans la cave de leurs parents à l’aide une bétonneuse, jusqu’à arriver à leur sixième version. Aujourd’hui, CityDev Brussels, affilié à la Région de Bruxelles qui mène une politique très ambitieuse en termes d’économie circulaire, leur prête un local à loyer très réduit, permettant d’augmenter leur production et de se développer sans subir la pression économique des loyers bruxellois. Le produit fini se présente tel quel : on mélange la poudre emballée dans un sachet réutilisable en coton avec de l’eau avec un rapport un pour un, on attend quinze minutes et la peinture est prête à l’emploi et l’on peut occuper la pièce directement après application. Le résultat : 80% d’énergie en moins en production du fait de la forme de poudre, une diminution de 60% de la facture carbone dû à la non utilisation de dioxyde de titane, une réduction de la facture carbone au transport, le produit étant beaucoup plus léger qu’une peinture classique, une meilleure conservation dans le temps et surtout, un produit deux fois moins cher qu’une peinture classique. Pour commercialiser le produit, iels ont créé leur site Internet où se faisait la totalité des ventes, notamment pour garder la main sur le rythme de production. De plus en plus de personnes se sont intéressées à leur produit et ont commencé à les demander dans les grands magasins. Maintenant, Conscient est commercialisé en Belgique, aux Pays-Bas et en France, la majorité des ventes se faisant via leur plateforme internet, mais également dans des enseignes comme Natura Mater ou encore Leroy Merlin. Une peinture circulaire et écologique ? « Ça n’a pas commencé avec l’idée de faire un produit circulaire totalement écologique. Non, ça a commencé avec l’idée de faire un produit sain. Puis de faire un produit accessible. Puis enfin de faire un produit sain, accessible, écologique et circulaire. » La circularité n’a pas été une question abordée dès la première idée du produit. Pour faire une peinture conforme aux attentes des consommateur.ice.s, il faut un liant qui permette une bonne cohésion et durée dans le temps des pigments sur le support à peindre. L’amidon a alors tracé son chemin dans l’esprit d’Anas et Sirine, produit naturel dont l’extraction est très simple. C’est pourquoi iels ont collaboré avec une entreprise existante sur la région et qui récupérait déjà l’amidon dans les usines, via l’extraction de ce dernier des eaux de lavage des pommes de terre. « C’est stupide de mettre de l’amidon qu’on peut manger alors qu’il y a peut-être d’autres solutions, d’autres moyens comme l’amidon de pommes de terres inaptes à la consommation, puis on s’est dit qu’il y avait moyen de collaborer avec des usines à pommes de terre et de récupérer l’amidon chez eux. » Etre accessible “Nous on a pas été chez les écologistes, on a été chez des gens qui voulaient juste une peinture.” Anas nous l’a longuement répété, le projet initial était de proposer une vraie alternative pouvant être utilisée par tout le monde. Le public cible initial au vu des effets secondaires déclarés était les femmes enceintes puis cela s’est très rapidement élargi à des personnes qui disaient que les prix étaient intéressants, les couleurs belles et qu’iels avaient des enfants. La question écologique n’est qu’un bénéfice annexe. Selon Anas, peu de leurs clients ont développé une conscience écologique mais c’est par l’accessibilité que Conscient les aide à développer cette dernière. Selon lui, beaucoup de personnes qui développent des solutions “écologiques” viennent d’un milieu social confortable et ne se mettent pas forcément à la place des gens lambdas.
Loos-en-Gohelle

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Loos-en-Gohelle Web : https://loos-en-gohelle.fr/ressources/ Contact : https://loos-en-gohelle.fr/contacter-ma-mairie/ Localisation : Loos-en-Gohelle, Pas-de-Calais (62) Date de rencontre : 21-22 mars 2023 Maturité du projet : Mature Monnaie locale Implication citoyenne Loos-en-gohelle ? Petite ville de 7 000 habitant.e.s située au cœur du bassin minier dans le Pas-de-Calais, la commune de Loos-en-Gohelle est reconnue nationalement par l’ADEME comme démonstrateur de la conduite du changement vers la ville durable depuis 2014. Nous sommes donc partis à la rencontre de celles et ceux qui façonnent cette ville et sa dynamique afin de comprendre comment Loos-en-Gohelle, ancienne cité minière où plus de 5 000 mineurs descendaient chaque jour « au fond » rayonne aujourd’hui à l’international sur les questions du développement durable, de conduite du changement et d’implication citoyenne. L’histoire de loos-en-gohelle : oser se réinventer Avant les mines, les 800 Loossois.es vivaient de l’agriculture. La découverte du charbon change drastiquement la dynamique démographique et paysagère de la ville. De 800 habitant.e.s en 1850, la commune passe à 2 400 habitant.e.s en 1880 puis 7 944 habitant.e.s en 1962 au plus fort de la production. Sur ce territoire où les mines étaient propriétaires des maisons, des aires de jeux, des associations et des jardins individuels, l’épuisement du charbon, ressource naturelle limitée, approchait à grand pas. En effet, la fermeture des mines prévue pour 1986 signifiait des pertes d’emplois massives, un modèle économique non viable et également une certaine honte et une certaine colère. C’était une crise économique mais également sociale, presque tous les mineurs mouraient très tôt de la silicose, et également écologique : cours d’eau inversés, pollution de l’eau drastique et affaissement du sol. « On savait qu’on courait vers une fin inéluctable et que quand notre modèle s’effondrerait, il ne resterait plus rien » Geoffrey Mathon, maire de Loos-en-Gohellle Alors dès 1984, deux avant la fermeture des mines, le maire de l’époque a une vision claire : il faut se réinventer sans se renier et en qualifiant les atouts du modèle actuel que sont la très forte solidarité, l’expertise et l’envie commune de faire des choses. C’est d’abord sur la culture que s’appuie la commune pour se réinventer, en créant un festival dès 1984, les Gohelliades, qui consiste à exposer pendant quinze jours tous les savoirs faires du territoire, tous les projets qui donnent du souffle et qui permettent aux gens de se représenter un avenir plus durable. C’est d’abord un formidable outil d’éducation populaire et cela permet également aux Loossois.es de reprendre du pouvoir sur leur propres vies, pouvoir auparavant entériné par le système minier qui contrôlait absolument tout. De nombreux projets artistiques ont eu lieu sur les terrils et autour de l’histoire minière, permettant de porter un nouveau regard sur cette histoire locale et d’en finir avec la honte. Juin 2012 signe l’aboutissement d’un travail collectif mené notamment par Jean-François Caron, fils de Marcel Caron et maire à sa suite : le bassin minier et les terrils de Loos-en-Gohelle sont reconnus au patrimoine mondial de l’UNESCO. Origine des Gohelliades, source : ville de Loos-en-Gohelle « Les terrils soit on les regarde comme un mont de déchets, soit on les regarde comme un formidable signal de notre histoire, un endroit plein de biodiversité. Offrir ces espaces-là permet aussi de changer les regards, de se représenter différemment les choses. » Geoffrey Mathon, maire de Loos-en-Gohellle Aujourd’hui, Loos-en-Gohelle est devenue un laboratoire d’expérimentation du développement durable. Elle héberge notamment un pôle de référence du développement durable au niveau de la Base 11/19, dernière fosse d’extraction en activité à Loos, où se côtoient le Cerdd, le CD2E, une pépinière accueillant des éco-entreprises, le théâtre de l’écoconstruction, le pôle de compétitivité national de l’économie circulaire, etc. L’implication citoyenne : favoriser l’émergence d’idées et la responsabilisation de chacun.e Comment les citoyen.ne.s sont intégré.e.s dans les processus d’action de la commune ? PLU participatif, forum local, groupes de travail : ces formes de rassemblement sont monnaie courante à Loos-en-Gohelle. Mais l’un des dispositifs dont la commune est la plus fière, c’est le programme « Fifty-Fifty ». L’idée était de déverrouiller le pouvoir d’action et de proposition des citoyen.ne.s dans une société très encadrée et hiérarchisée. Ainsi, si les citoyen.ne.s ont des projets ou des idées, iels peuvent les réaliser main dans la main avec la mairie. Au-delà d’une simple consultation où les citoyen.ne.s se plaignent et la mairie agit, on rebondit sur les énergies négatives pour les transformer en volonté d’action positive. Exemple avec l’un des premiers 50-50 : les citoyens trouvent que les rues ne sont pas assez fleuries, alors la mairie a financé les bacs et les plantations et les citoyen.ne.s les entretiennent. Pourquoi impliquer les citoyen.ne.s ? Geoffrey Mathon exprime deux raisons principales : la première est que les gens ont perdu confiance et espoir en la politique et la seconde est que l’expertise d’usage est absolument nécessaire quand on veut transitionner vers un modèle inconnu. Les avantages sont doubles : pour les habitant.e.s, cela leur permet de reprendre en main leur pouvoir d’action, d’apprendre à travailler ensemble et aussi de comprendre quelles sont les problématiques rencontrées par les collectivités locales. C’est ainsi un formidable outil d’éducation populaire car il y a un réel processus de responsabilisation des citoyen.ne.s et à la fin, beaucoup de fierté gagnée. Pour la commune, l’implication citoyenne est certes un investissement en temps et en énergie, mais c’est également du retour sur investissement matériel et immatériel : respect des biens publics, autonomisation des citoyen.ne.s, confiance, reconnaissance. L’évènement « Faites in Loos » est la concrétisation de cette implication citoyenne. Chaque année avant les fêtes de fin d’année, la commune engage un journaliste pour accompagner et coacher des citoyen.ne.s dans le récit des Fifty-Fifty qu’iels ont réalisé.e.s. Pour Geoffrey Mathon, ces restitutions suscitent vraiment le désir et montre qu’en fait, c’est vraiment faisable. Le fait d’alimenter la machine par des expériences très concrètes, par des témoignages de pairs à pairs permet d’amplifier les volontés des un.e.s et des autres. « Si lui a fait ça, est-ce que j’ai des excuses à ne pas bouger et amener des réponses au
Toopi Organics

Toopi Organics Approvisionnement durable Eco-conception Ecologie industrielle et territoriale Recyclage FRANCE Web : https://toopi-organics.com/ Contact: contact@toopi-organics.com Localisation: Loupiac-de-la-Réole (33) Secteur: Recyclage Date de création: 2019 Date de rencontre: 21/04/021 Maturité du projet: mature Valoriser l’urine humaine en produits pour l’agriculture et l’industrie. Aperçu Histoire du projet Toopi Organics a été créée en 2019 à la suite d’une rencontre entre trois entrepreneurs. Matthieu Préel, gérant de la société « Un Petit coin de Paradis » était quotidiennement confronté à la problématique du recyclage de l’urine humaine. Par son activité de location de toilettes sèches, il doit payer pour éliminer l’urine qu’il a collecté. Michael Roes, fondateur d’une société de fertilisants biologiques et Pierre Huguier, docteur en écotoxicologie du sol, ont donc développé un procédé microbiologique permettant de valoriser l’urine en produits pour l’agriculture et l’industrie. L’entreprise est en train de développer un premier produit et espère une mise sur le marché pour le premier semestre de 2022. Chiffres clés 1L d’urine = 1L de produit fini Objectif de collecter 1% de l’urine générée en France Piliers de l’économie circulaire Approvisionnement durableEco-conception par le développement d’un système low-tech pour la valorisation de l’urine.Ecologie industrielle et territoriale à travers la mise en relation de différents acteurs d’un même territoire. Des acteurs en amont pour la collecte de l’urine et des acteurs en aval a qui sont destinés les produits.Recyclage de l’urine et valorisation de cette dernière en intrant agricole. fonctionnement du projet Pour écouter Benjamin présenter le projet, tu peux regarder la vidéo tout en bas de l’article ! 1. L’urine, du statut de déchet à celui de ressource ? L’urine est actuellement considérée comme un déchet. Elle est éliminée via les toilettes pour ensuite être traitée avec l’ensemble des eaux usées dans les stations d’épuration. Cependant, ce modèle actuel à ses limites. Il pose problème quant à la gestion durable de la ressource en eau. En moyenne, une chasse d’eau consomme 9 litres d’eau potable ce qui représente 10 000 litres par an et par personne soit 20% de notre consommation annuelle en eau. Lors de l’assainissement de l’eau dans les stations d’épuration, ⅔ de l’azote est rejeté dans l’air et ⅓ dans l’eau. Seulement 5% de l’azote contenu dans les boues d’épuration est recyclé, ce qui signifie que l’essentiel de l’azote se retrouve dans les eaux usées. A noter que tout l’azote consommé par l’Homme est excrété ce qui représente 5 kg d’azote par personne en un an. Par leur forte teneur en azote, les boues d’épuration sont à l’origine de phénomène d’eutrophisation. L’urine est composée majoritairement d’eau et contient un triptyque de minéraux très intéressant en agriculture : le triptyque NPK. L’urine contient en effet une concentration non négligeable d’azote (N), de phosphore (P) et de potassium (K), jouant un rôle important dans la fertilisation des sols. 2. De la collecte à la valorisation de l’urine Toopi Organics se présente comme le dernier acteur de la chaîne de valorisation de l’urine. L’un des enjeux est de collecter une quantité conséquente d’urine et de bonne qualité. La collecte de l’urine se fait localement pour le moment et est mise en place avec divers partenaires : WCLoc, des collectivités via l’installation d’urinoirs secs (masculin et féminin) à Langon et La Réole et des laboratoires d’analyses médicales de Gironde. D’autres lieux pour collecter sont envisagés pour récupérer des volumes importants : les établissements recevant du public (ERP), et les toilettes des aires d’autoroute ou de chantier par exemple. Pour s’assurer de la bonne qualité de l’urine, l’équipe Toopi Organics ajoute dans les cuves de récupération d’urine de l’acide lactique. L’acide lactique permet de stabiliser l’urine et notamment d’éviter la dégradation de l’urée en ammoniac, molécule responsable entre autres des mauvaises odeurs. Pour s’assurer de la bonne qualité de l’urine, les collecteurs doivent effectuer avant l’expédition des vérifications : test pH à différentes profondeurs de cuve, test de couleur… Si l’ensemble des conditions sont correctes 24h avant l’expédition, l’urine peut être expédiée. D’autres tests sont effectués à réception du produit. Si l’urine n’est pas de qualité attendue, elle est envoyée en station d’épuration pour traitement. La valorisation de l’urine en biostimulant se fait selon un procédé low-tech. Dans l’urine, maintenue entre 30 et 40°, est inoculée une souche bactérienne d’intérêt et une source de carbone. Ce procédé low-tech permet in fine de proposer un produit dont le coût d’achat est bien inférieur au prix d’achat actuel du marché. approche de développement durable Bénéfices environnementaux La valorisation de l’urine à de nombreux avantages par sa sortie du processus de traitement des eaux. Dans un premier temps, l’utilisation d’urinoirs sans eau, nécessaires à la récupération de l’urine, permet une gestion plus durable des ressources en eau. Par ailleurs, sortir l’urine du cycle de l’eau permet de solutionner son élimination dans les stations d’épurations. Il est encore compliqué de bien traiter l’urine notamment par sa concentration élevée en azote qui est responsable de phénomène d’eutrophisation. Enfin, le processus de valorisation de l’urine est low-tech, il ne consomme que très peu d’énergie. Bénéfices économiques Le couplage entre l’utilisation de l’urine humaine et ce processus low-tech permet de proposer aux agriculteurs un produit beaucoup moins cher. Reproductibilité & perspectives d’évolution Perspectives d’évolution Toopi Organics compte sur la mise sur le marché de son premier produit pour le premier semestre 2022. La capacité de traitement de l’usine actuelle est de 400 000 litres, la prochaine aura une capacité de 2 millions de litres. Toopi Organics vise à développer son modèle sur l’ensemble du territoire avec l’installationde sites de transformation dans les zones de collecte supérieure à 1 million de litres. Les récoltes se feront dans un périmètre de 200km autour de l’usine pour éviter les coûts de transports et la pollution. Toopi Organics souhaite diversifier sa gamme de produit au fil des années. Retour à l’encyclopédie Newsletter CirculAgronomie Abonnez-vous Facebook Youtube Linkedin Instagram Mentions légales Protection des données Copyright CirculAgronomie 2020
Ze Drive

Ze Drive Allongement de la durée de vie Approvisionnement durable Consommation responsable Economie de la fonctionnalité FRANCE Web: https://zedrive.fr/ Contact: contact@zedrive.fr Localisation: Saint-André-de-Cubzac (33) Secteur: Drive zéro-déchets Date de création: 2020 Date de rencontre: 19/04/2021 Maturité du projet: Mature Aperçu Histoire du projet Ze Drive a été créé par deux co fondatrices : Laura et Célia. Laura était ingénieure agronome et connaissait déjà de nombreux producteurs locaux de par son précédent métier. Célia était professeur des écoles. Toutes deux avaient la volonté de changer de travail et de se lancer dans la création d’un drive zéro-déchet, suite à la vidéo Brut Nature sur le drive tout nu. Début 2019, elles ont intégré un incubateur de projet : ETICoop, leur permettant d’avoir des soutiens techniques et un regard extérieur sur le projet. Elles quittent leur travail en juillet 2019 et le 14 février 2020 reçoivent leur première commande. Elles bénéficient d’un afflux de clients massif à la suite du confinement et à la fuite des consommateurs de la grande distribution. Elles ont décidé d’implanter Ze Drive à Saint-André-de-Cubzac pour des raisons personnelles dans un premier (logement) ainsi que pour sa bonne position géographique. Les loyers y sont moins élevés qu’à Bordeaux, la ville est au croisement de plusieurs départementales, au bord de l’autoroute A10, et en amont du Pont d’Aquitaine permettant d’éviter les bouchons (un atout majeur pour capter les fournisseurs du Nord Gironde). Chiffres clés 200 paniers par semaine 100 producteurs réguliers (le nombre varie selon les saisons) plus de 1000 produits en ligne sur le site plus de 1200 familles accompagnées dans leur démarche zéro-déchets Piliers de l’économie circulaire Approvisionnement durable avec un travail sur le sourcing des produits.Consommation responsable par la démocratisation d’une consommation zéro déchet, locale (60%), et de produits répondant à des critères de production strictes (80% bio).Allongement de la durée de vie des ‘emballages’ : il n’y a plus d’emballage à usage unique mais des contenants réemployés (bocal en verre ou des sacs en coton).Économie de la fonctionnalité à travers la consigne inversée : Ze Drive conditionne tous ses produits dans des contenants réutilisables que l’on ne paye pas plus cher au moment de sa commande, mais pour lesquels on obtient un avoir de 10 centimes par contenant ramené la fois suivante. Ze Drive les lave et les remet dans le circuit. fonctionnement du projet Pour écouter Laura Boudier présenter le projet, tu peux regarder la vidéo tout en bas de l’article ! 1. Un drive zéro déchet pour tous Ze Drive est un drive zéro déchet qui propose une large gamme de produits locaux, nationaux (pour ce qui ne peut pas être trouvé localement) et hors de nos frontières (les produits considérés comme produits de consommation courante qu’on ne trouve pas en France métropolitaine. C’est par exemple le cas de la banane, du thé et du café). Le but est d’éviter de cumuler les commerces pour faire ses courses : le consommateur doit trouver tous les produits dont il a besoin au même endroit. Les clients choisissent leur lieu de retrait et valident leur commande en sélectionnant le créneau de leur choix : Sur Saint-André-de-Cubzac : les mercredis de 10H à 19H les vendredis de 10H à 19H les samedis de 10H à 13H Ou sur l’un des points de retrait hebdomadaires : Villenave d’Ornon les jeudis de 17H à 19H Libourne les vendredis de 16H à 19H Lormont les samedis de 10H30 à 12H30 Bordeaux, les mercredis de 17H à 19H (à partir du 19 mai) 2. Des contenants non consignés Ze Drive fonctionne avec un système de consigne inversé. Lors de sa commande, le client paie uniquement le prix de ses produits. Les contenants ne sont pas facturés en plus. Afin d’avoir le meilleur taux de retour possible sur ses contenants, Ze Drive utilise le principe de la consigne inversée : le client bénéficie d’un bon d’achat de 0.10€ pour chaque contenant rendu. Une fois récupéré, les contenants (bocaux en verre et sacs en tissus) sont lavés avant d’être réintroduits dans le circuit. Le système de consigne s’applique aussi avec certains fournisseurs. Certains contenants spécifiques sont rendus aux fournisseurs : bacs de glace, bouteilles, flacons des cosmétiques… 3. Des produits diversifiés et sélectionnés avec soin Ze Drive propose plus de mille références sur son site internet, réparties comme suit : 80% de références alimentaires et 20% de références non alimentaires. Parmi les références, 80% sont issues de l’agriculture biologique et 60% sont locales. Les 40% restants sont des produits français ou soumis à un sourcing particulier. Ze Drive a à cœur de proposer des produits éthiques et respectueux du vivant. La volonté première étant de rester sur de petites productions bio et locales. Ze Drive propose un grand nombre de références permettant aux utilisateurs du service de faire toutes leurs courses au même endroit. Les clients ont par ailleurs la possibilité de commander du poisson frais grâce à un partenariat avec la structure éco-responsable Poiscaille. Ze Drive cherche à rendre son service accessible au plus grand nombre, sans être trop élitiste. Le but est donc de proposer plusieurs gammes de produits : de la pépite bio issue d’une petite production locale, avec un prix valorisant le travail du producteur, au produit bio issu d’une plus grosse structure, pas forcément locale, qui est en capacité de proposer des prix plus accessibles aux petits budgets. approche de développement durable Bénéfices environnementaux L’initiative zéro déchet de Ze Drive permet de lutter contre la production des déchets engendrés par les emballages ménagers à usage unique et le suremballage. Le développement de ce type de projet permet de démocratiser la réutilisation des contenants et d’arrêter l’usage d’emballages plastiques non réutilisables. Bénéfices économiques Le développement du drive permet de développer le tissu économique bordelais en s’appuyant sur le circuit court via l’approvisionnement auprès de producteurs locaux. Bénéfices sociaux Ze Drive bénéficie de l’agrégation ESUS : entreprise de l’économie sociale et solidaire. Les notions d’impact environnemental et social sont inscrites dans les statuts de l’entreprise. Concrètement,