FRANCE
Web : https://toopi-organics.com/
Contact: contact@toopi-organics.com
Localisation: Loupiac-de-la-Réole (33)
Secteur: Recyclage
Date de création: 2019
Date de rencontre: 21/04/021
Maturité du projet: mature
Valoriser l’urine humaine en produits pour l’agriculture et l’industrie.
Toopi Organics a été créée en 2019 à la suite d’une rencontre entre trois entrepreneurs. Matthieu Préel, gérant de la société « Un Petit coin de Paradis » était quotidiennement confronté à la problématique du recyclage de l’urine humaine. Par son activité de location de toilettes sèches, il doit payer pour éliminer l’urine qu’il a collecté. Michael Roes, fondateur d’une société de fertilisants biologiques et Pierre Huguier, docteur en écotoxicologie du sol, ont donc développé un procédé microbiologique permettant de valoriser l’urine en produits pour l’agriculture et l’industrie. L’entreprise est en train de développer un premier produit et espère une mise sur le marché pour le premier semestre de 2022.
Approvisionnement durable
Eco-conception par le développement d’un système low-tech pour la valorisation de l’urine.
Ecologie industrielle et territoriale à travers la mise en relation de différents acteurs d’un même territoire. Des acteurs en amont pour la collecte de l’urine et des acteurs en aval a qui sont destinés les produits.
Recyclage de l’urine et valorisation de cette dernière en intrant agricole.
Pour écouter Benjamin présenter le projet, tu peux regarder la vidéo tout en bas de l’article !
L’urine est actuellement considérée comme un déchet. Elle est éliminée via les toilettes pour ensuite être traitée avec l’ensemble des eaux usées dans les stations d’épuration. Cependant, ce modèle actuel à ses limites. Il pose problème quant à la gestion durable de la ressource en eau. En moyenne, une chasse d’eau consomme 9 litres d’eau potable ce qui représente 10 000 litres par an et par personne soit 20% de notre consommation annuelle en eau.
Lors de l’assainissement de l’eau dans les stations d’épuration, ⅔ de l’azote est rejeté dans l’air et ⅓ dans l’eau. Seulement 5% de l’azote contenu dans les boues d’épuration est recyclé, ce qui signifie que l’essentiel de l’azote se retrouve dans les eaux usées. A noter que tout l’azote consommé par l’Homme est excrété ce qui représente 5 kg d’azote par personne en un an. Par leur forte teneur en azote, les boues d’épuration sont à l’origine de phénomène d’eutrophisation.
L’urine est composée majoritairement d’eau et contient un triptyque de minéraux très intéressant en agriculture : le triptyque NPK. L’urine contient en effet une concentration non négligeable d’azote (N), de phosphore (P) et de potassium (K), jouant un rôle important dans la fertilisation des sols.
Toopi Organics se présente comme le dernier acteur de la chaîne de valorisation de l’urine. L’un des enjeux est de collecter une quantité conséquente d’urine et de bonne qualité. La collecte de l’urine se fait localement pour le moment et est mise en place avec divers partenaires : WCLoc, des collectivités via l’installation d’urinoirs secs (masculin et féminin) à Langon et La Réole et des laboratoires d’analyses médicales de Gironde. D’autres lieux pour collecter sont envisagés pour récupérer des volumes importants : les établissements recevant du public (ERP), et les toilettes des aires d’autoroute ou de chantier par exemple.
Pour s’assurer de la bonne qualité de l’urine, l’équipe Toopi Organics ajoute dans les cuves de récupération d’urine de l’acide lactique. L’acide lactique permet de stabiliser l’urine et notamment d’éviter la dégradation de l’urée en ammoniac, molécule responsable entre autres des mauvaises odeurs.
Pour s’assurer de la bonne qualité de l’urine, les collecteurs doivent effectuer avant l’expédition des vérifications : test pH à différentes profondeurs de cuve, test de couleur… Si l’ensemble des conditions sont correctes 24h avant l’expédition, l’urine peut être expédiée. D’autres tests sont effectués à réception du produit. Si l’urine n’est pas de qualité attendue, elle est envoyée en station d’épuration pour traitement.
La valorisation de l’urine en biostimulant se fait selon un procédé low-tech. Dans l’urine, maintenue entre 30 et 40°, est inoculée une souche bactérienne d’intérêt et une source de carbone. Ce procédé low-tech permet in fine de proposer un produit dont le coût d’achat est bien inférieur au prix d’achat actuel du marché.
La valorisation de l’urine à de nombreux avantages par sa sortie du processus de traitement des eaux. Dans un premier temps, l’utilisation d’urinoirs sans eau, nécessaires à la récupération de l’urine, permet une gestion plus durable des ressources en eau.
Par ailleurs, sortir l’urine du cycle de l’eau permet de solutionner son élimination dans les stations d’épurations. Il est encore compliqué de bien traiter l’urine notamment par sa concentration élevée en azote qui est responsable de phénomène d’eutrophisation. Enfin, le processus de valorisation de l’urine est low-tech, il ne consomme que très peu d’énergie.
Le couplage entre l’utilisation de l’urine humaine et ce processus low-tech permet de proposer aux agriculteurs un produit beaucoup moins cher.
Toopi Organics compte sur la mise sur le marché de son premier produit pour le premier semestre 2022.
La capacité de traitement de l’usine actuelle est de 400 000 litres, la prochaine aura une capacité de 2 millions de litres. Toopi Organics vise à développer son modèle sur l’ensemble du territoire avec l’installation
de sites de transformation dans les zones de collecte supérieure à 1 million de litres. Les récoltes se feront dans un périmètre de 200km autour de l’usine pour éviter les coûts de transports et la pollution.
Toopi Organics souhaite diversifier sa gamme de produit au fil des années.
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