ReTuna

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues ReTuna, le premier centre commercial de recyclage au monde Web : ReTuna Contact : info@retuna.se Localisation : Eskilstuna, Suède Date de rencontre : 7 juin 2023 Maturité du projet : Mature Achats responsables Recyclage Réduction des déchets A Eskilstuna, en Suède, se trouve le premier centre commercial au monde à vendre des produits 100% issus du recyclage. Nous avons eu la chance de découvrir ce supermarché avant-gardiste aux côtés de Simon Glimtoft, le gestionnaire du centre, qui nous a dévoilé ses coulisses. C’est en 2015 que ReTuna a été construit, par l’initiative d’EskilsTuna, municipalité de 160 000 habitant.e.s. Cette décision fait partie d’une ambition plus large de la municipalité de réduire ses émissions de CO2 de 80% d’ici 2030. Un projet d’une telle ampleur a nécessité un investissement d’environ 7 millions d’euros, qui ont permis de mettre à disposition des citoyens d’EskilsTuna non pas seulement un centre commercial, mais aussi une déchetterie, un centre de recyclage, et un lieu de découverte et d’apprentissage du monde de la seconde-main. Penser un système attractif A la création de ReTuna s’est posée la question de l’approvisionnement en matériaux. Il a fallu faire en sorte que les habitant.e.s de la ville privilégient ReTuna pour se débarrasser de leurs déchets en rendant ce système plus pratique que les autres. Ce fut un succès. Les terrains précédemment utilisés par les habitant.e.s pour jeter leurs déchets furent immédiatement abandonnés au profit de ReTuna. En effet, rien de plus simple : une main d’œuvre accueille les arrivant.e.s et les aide à jeter leurs déchets, avant de les trier. Environ 70 personnes travaillent à ReTuna. Chaque employé.e aident à encourager les citoyen.ne.s à venir poser leurs déchets à ReTuna en leur faisant se sentir fièr.e.s d’agir écologiquement. 13 boutiques aux offres variées ReTuna collecte tous types d’articles pour remplir les étagères des magasins. 700 tonnes d’habits sont collectées chaque année, à l’échelle de deux municipalités. Les articles qui ne peuvent pas être réutilisés en magasin sont vendus à des services de seconde-main, et 4,5% sont brûlés pour fournir de l’énergie. De même, une très grande quantité de meubles arrive chaque jour, dont du mobilier de bureau laissé par la municipalité. Beaucoup de personnes déposent leurs articles de sport (skis, club de golf, etc.) encore en très bon état, qui sans ReTuna auraient été jetés. On peut aussi retrouver des livres, du matériel électronique, et bien plus encore. En 2021, un IKEA s’est installé dans le centre. Pour l’enseigne, cette boutique est l’occasion de tester auprès des client.e.s de nouveaux articles. Les idées qui naissent à Eskilstuna sont ensuite élargies à d’autres antennes. IKEA montre ainsi l’exemple à d’autres grandes chaînes de magasins qui pourraient hésiter à se lancer dans le recyclage que c’est un investissement qui peut être rentable. Chaque boutique doit présenter un cahier des charges précis des articles qui lui sont nécessaires. Les employé.e.s trient ensuite les articles selon ce cahier des charges. Les propriétaires des boutiques sont chargé.e.s de laver et de remettre à neuf les articles. Ce qui ne va pas en magasin est recyclé. Pour des personnes souhaitant développer leur boutique, ReTuna est le lieu idéal. En effet, tout est fait pour les que les vendeur.euse.s ne se retrouvent pas en difficulté. Les boutiques appartiennent à leurs gérant.e.s qui paient un loyer plus faible quand dans des centres commerciaux conventionnels et si une boutique n’est pas rentable, elle peut demander à rompre son contrat sans compensation financière. Transmettre le goût du recyclage En plus d’être un supermarché, ReTuna développe de nombreux projets parallèles en lien avec le recyclage. Dans ces projets, on peut notamment trouver une école pour adultes : un programme d’un an permettant d’apprendre tous les secrets du recyclage afin de pouvoir les appliquer à son mode de vie. ReTuna a aussi développé un projet d’éducation circulaire auprès des écoles maternelles : CirkuLäran. Pour éviter que les enfants n’utilisent des nouveaux matériaux pour leurs activités manuelles, le centre a décidé de mettre à disposition des écoles des matériaux recyclés. Aujourd’hui, chaque école maternelle de la municipalité participe à ce programme. Les professeur.e.s suivent des ateliers pour apprendre à utiliser les différents matériaux avant de les ramener à l’école. Il est prévu d’élargir le projet aux écoles primaires et aux lycées : 4 établissements ont déjà tenté l’expérience. « It’s not holding back, it’s but using what they already have. It’s a smarter way to live. » « Il ne s’agit pas de se restreindre, mais d’utiliser ce que l’on a déjà. C’est une façon plus intelligente de vivre. » Simon Glimtoft, gestionnaire du centre A ReTuna sont aussi organisés des ateliers et des conférences, notamment auprès d’autres municipalités ou des chef.fe.s d’entreprise pour les sensibiliser à l’économie circulaire et à la durabilité. Si d’autres centres commerciaux du même type se sont développés par la suite, ReTuna continuent à diffuser leur message en espérant inspirer de plus en plus de personnes à mettre en place un projet similaire. Enfin, ReTuna héberge de nombreux.ses artistes. Certain.e.s propriétaire de boutique proposent des ateliers comme par exemple des cours de céramique, et des évènements sont organisés pour permettre aux artistes de présenter leurs œuvres à partir de matériaux recyclés. Et après ? Aujourd’hui, un magasin en ligne est en cours de développement. Il serait sous la forme d’une vente aux enchères : les client.e.s choisiront leur prix d’achat à partir d’un bas prix fixé. Ce système permettrait aux vendeur.euse.s d’évaluer la valeur de leurs produits. ReTuna a également pour projet de se développer en créant un lieu où les adultes pourront venir travailler les matériaux et articles déposés. Ce banc est fait à partir d’accoudoirs de chaises jetées. En tant que déchets, ces accoudoirs ne valaient rien tandis que le banc a une valeur de 10 000 euros. « There is value to trash if you use your fantasy and can create something new with it. » « Les déchets ont de la valeur si l’on utilise son imagination et si l’on peut en faire quelque chose de
UfaFabrik

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues UfaFabrik, quand culture et écologie cohabitent Web : UfaFabrik Contact : info@ufafabrik.de Localisation : Berlin, Allemagne Date de rencontre : 11 mai 2023 Maturité du projet : Mature Urbanisme Développement durable Ufafabrik, c’est un centre culturel et écologique au cœur de Berlin où se rencontrent tous types de personnes autour de valeurs communes : “tolérance, ouverture, créativité, diversité et développement durable”. C’est aussi 220 emplois et 35 résident.e.s permanent.e.s. On peut y trouver le Centre Culturel International, un café, des chambres d’hôtes, une école de cirque, une crèche, une école, une ferme pédagogique, une boulangerie et un magasin bio. Nous avons pu y rencontrer Werner Wiartalla, chargé des projets écologiques du lieu. UfaFabrik, plus de 40 ans d’histoire C’est en 1979 que naît UfaFabrik. Avant cette date, le lieu accueillait une usine de production de film depuis les années 20. Malheureusement, du fait de la construction du mur de Berlin, l’usine fait faillite en 1961 et le lieu est abandonné. C’est un festival qui a inspiré UfaFabrik. Organisé en 1978, il regroupait des jeunes de l’Allemagne de l’Ouest avides de rencontres et de changement. Cet évènement fut un véritable succès et permit l’émergence d’un florilège d’idées pour la création d’une société nouvelle. C’est à l’issue de ce festival qu’un groupe de jeunes désire faire durer l’expérience. A la fin des années 70, ils décidèrent d’occuper le terrain de la future ufaFabrik, alors voué à être détruit. Ils y virent l’opportunité d’inventer un mode de vie différent, basé sur des valeurs collectives et écologiques. A force de négociations, les habitant.e.s parvinrent à passer d’une occupation illégale à un contrat avec le gouvernement leur permettant de louer le terrain. Depuis, l’ufaFabrik n’a cessé de se développer pour devenir le centre culturel majeur que l’on connaît aujourd’hui. Une gouvernance horizontale Aujourd’hui, le centre existe sous la forme d’une association à but non lucratif : UfaFabrik Berlin e.V. Cette dernière s’occupe de l’électricité, l’eau, les déchets, l’entretien des bâtiments, etc. D’autres associations prennent siège au sein de l’ufa Fabrik, comme le centre de voisinage et d’entraide, NUSZ. Cette association prend en charge les aspects sociaux (école, maison pour séniors, crèche, etc.) et culturels (apprentissage d’un sport, de la musique, de la danse, etc.). A ufaFabrik, il n’existe pas de directeur.ice mais deux groupes de prise de décision. Le premier comprend les 35 résident.e.s permanent.e.s qui se retrouvent une fois par mois pour prendre les décisions. Le deuxième, plus élargi, regroupe les directeur.ice.s du centre qui se réunissent une ou deux fois par an. Pour qu’une décision soit adoptée, le vote doit être unanime. Les décisions sont prises horizontalement avec l’ensemble des membres. Un centre culturel à rayonnement international UfaFabrik, c’est un centre culturel à la renommée internationale. On peut y voir des films, des expositions, des spectacles vivants, des conférences, etc. Il fait partie d’un réseau culturel européen : Trans Europe Halles. Ce réseau permet de rassembler divers centres culturels autour de l’Europe et de favoriser l’échange entre eux. A l’image d’ufaFabrik, la majorité des centres culturels membres du réseau ont été construits à partir de zones industrielles désaffectées. Un centre culturel durable Ufafabrik, c’est une oasis de verdure au milieu de la ville. La gestion du lieu est pensée selon les principes de développement durable, et le développement culturel est couplée à celui des aspects écologiques du lieu. La gestion de l’énergie A ses débuts, ufaFabrik fonctionnait en autosuffisance énergétique. Plus tard, l’ouverture de la boulangerie et du café a fait augmenter la demande énergétique, nécessitant alors l’achat d’électricité auprès de la ville. L’électricité produite par les panneaux solaires pourrait couvrir la demande énergétique si ufaFabrik n’était qu’un lieu de vie et de culture, sans la partie restauration. Or, la boulangerie à elle seule consomme 50% de l’électricité du site. L’ensemble des panneaux solaires permet de produire 50 000 kWh d’électricité par an, soit assez pour subvenir aux besoins de 15 familles. A cette production est ajouté un système de cogénération produisant 350 000 kWh par an et servant également de chauffage. Il reste alors 120 000 kWh à acheter de l’extérieur. Toute l’énergie produite est utilisée sur place. Un système de panneaux solaires innovant L’installation de panneaux solaires a permis de réduire de moitié la demande d’énergie extérieure du lieu. Afin d’optimiser la production d’énergie, un système de rotation des panneaux en fonction du soleil a été mis en place. Ce dernier fonctionne sans moteur et sans ordinateur, 100% mécaniquement. Il permet d’optimiser la production d’énergie de 28%. Les toits et façades végétalisé.e.s UfaFabrik, c’est environ 6000 m² de toits végétalisés. Ils sont utilisés pour améliorer l’isolation thermique des bâtiments, et permettent de collecter 70% de l’eau de pluie qui s’évapore ensuite en rafraîchissant l’atmosphère. Ces toits permettent également de filtrer la poussière présente dans l’air à raison de 2 tonnes de poussière par an. On trouve également des façades végétalisées. Elles protègent des radiations, apportent de l’ombre et rafraîchissent l’intérieur des bâtiments en été. En hiver, les plantes perdent leurs feuilles et permettent ainsi aux radiations du soleil d’atteindre les murs et de réchauffer les bâtiments. La collecte de l’eau de pluie UfaFabrik détient un système pouvant contenir jusqu’à 250000 L d’eau de pluie. L’eau absorbée est acheminée vers un premier réservoir retenant les impuretés les plus grossières. Ensuite, l’eau s’écoule dans un réservoir rempli de gravier permettant d’effectuer un second filtrage. Cette eau arrive dans un second réservoir avant d’être redirigée vers les filtres naturels au sol, où les petites particules sont filtrées en étant consommées par les micro-organismes présents dans les racines des plantes. L’eau peut ensuite être redistribuée. Ce système permet de produire 2 millions de litres d’eau non potable par an. Cette eau est utilisée pour les plantes et pour tout ce qui ne nécessite pas d’eau potable, comme les toilettes. Sensibiliser aux enjeux écologiques Pour sensibiliser les visiteur.euse.s aux aspects écologiques du lieu, ufaFabrik a l’avantage d’être un centre culturel très visité. Werner profite donc des divers évènements pour
La Shifting Economy

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues La Shifting Economy, politique de transition économique Bruxelloise Web : Shifting Economy Localisation : Région de Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 25 avril 2023 Politique publique Transition économique Lors de notre séjour à Bruxelles et au fil de nos rencontres, nous avons été surpris.e par l’effervescence en initiatives circulaires de la région. En échangeant, nous avons vite compris que cette atmosphère innovante était permise par des politiques publiques ambitieuses menées par le gouvernement de la région de Bruxelles-Capitale, visant à impulser une transition économique : la Shifting Economy. Pour mieux comprendre, nous avons eu la chance de rencontrer Mme Barbara Trachte, alors secrétaire d’Etat à la transition économique de la région de Bruxelles-Capitale depuis 2019 et membre du parti Ecolo. Un contexte politique favorable à la mise en place de la Shifting Economy Le territoire Belge est divisé en trois régions : la Flandres, la Wallonie et Bruxelles-Capitale. Chaque région est dotée de son propre gouvernement, compétent et autonome sur certains sujets. C’est un Etat fédéral. En Belgique, les politiques de développement économique ne sont pas décidées au niveau national, mais au niveau régional. Ainsi, lors de son arrivée au gouvernement, Mme Trachte a pu travailler à mettre en place des politiques ambitieuses en termes de transition économique sans devoir répondre aux décisions d’une administration supérieure. Dans la région de Bruxelles, il y avait déjà depuis une vingtaine d’années une prise de conscience de l’importance des politiques environnementales. Celle-ci se traduisait avant 2019 par un travail sur des sujets concernant les émissions de gaz à effet de serre, la pollution, la gestion de l’énergie, etc. « Depuis 2019, on a décidé que toutes les politiques devaient s’aligner sur les objectifs environnementaux. » Toutes les politiques, cela inclut le volet économique. Dans ce domaine, les politiques environnementales précédentes avaient déjà fait émerger des initiatives économiques intéressantes, notamment dans le domaine de la construction. Mais grand nombre de secteurs avaient été oubliés, particulièrement sur les plans social et environnemental. Le travail que font depuis 2019 Mme Trachte et ses administrations, c’est donc d’intégrer ces enjeux socio-environnementaux aux politiques économiques de la région. La Shifting Economy La Shifting Economy, c’est la stratégie économique de transition de la région de Bruxelles-Capitale. Elle vise à transformer de manière progressive l’économie Bruxelloise afin de l’aligner avec les objectifs climatiques et sociaux. Les outils utilisés pour effectuer cette transition sont des outils incitatifs. Ils visent à accompagner les entreprises en les coachant, en les aidant à se développer et à s’émanciper. « On transforme les conditions d’aide et de soutien aux entreprises et leurs conditions de travail en intégrant des critères socio-environnementaux. » La Shifting Economy se décline en trois outils principaux : Convaincre, financer et accueillir les entreprises sur le territoire. La transition économique sollicite un grand nombre d’acteur.ice.s, aux métiers divers. Il faut donc les aider à communiquer, et faire en sorte qu’iels partagent des objectifs similaires. Pour la mise en place de ces derniers, il a fallu convaincre l’ensemble des acteur.ice.s de suivre des objectifs prenant en considération les enjeux environnementaux, sans les leur imposer. Pour ce faire, le gouvernement a contacté Kate Raworth, économiste à l’origine de la théorie du Donut. La théorie du Donut est un modèle économique sous la forme d’un Donut, combinant limites écologiques et limites sociales, entre lesquelles positionner le développement économique pour rester en deçà du plafond environnemental planétaire, tout en garantissant le bien être des citoyen.ne.s. Le donut Bruxellois a été conçu de manière participative avec les administrations, dans l’optique de leur faire comprendre et intégrer l’impact des activités économiques, et du rôle des politiques publiques dans la réduction de ces impacts. Cette sensibilisation des acteur.ice.s vise à pérenniser la politique mise en place par le gouvernement actuel en convaincant les administrations de la nécessité d’une transition économique. Le volet le plus concret et le plus fort de la transition économique, c’est les financements. La stratégie d’investissement est très poussée en matière environnementale. Il existe une société d’investissement mixte dont l’actionnaire principal est la région, et qui offre des solutions de financements aux entreprises, complémentaires à ce que peut leur offrir le marché traditionnel. Les dossiers sont examinés selon les critères socio-environnementaux prédéfinis et ceux qui n’y répondent pas sont refusés. D’autres ne rentrant pas parfaitement dans les critères sont accompagnés, afin de les aider à y correspondre mieux. « Notre objectif, ce n’est pas d’aider que les entreprises qui sont déjà vertueuses, mais aussi d’amener les autres à se transformer » Enfin, le dernier levier d’action, c’est l’accueil des entreprises sur le territoire. Au niveau de Bruxelles-Capitale, plusieurs zones appartiennent à la région et sont réservées à l’accueil d’activités de production afin de réduire la distance entre production et consommation, de créer de l’emploi et de diversifier l’activité (aujourd’hui, Bruxelles est une ville à 90% de service). Des critères sont mis en place afin d’accueillir de préférence les entreprises vertueuses sur le territoire. En Belgique, les partenaires sociaux (patrons, syndicats…) sont co-décideurs. C’est-à-dire qu’ils ont la possibilité de donner leur avis sur les projets gouvernementaux avant même qu’ils ne soient présentés au parlement. Cette tradition de concertation permet de rapprocher le pouvoir et les acteurs, et ainsi d’instaurer un climat de confiance, tous les projets étant soumis aux partenaires. Cette configuration a été un vrai atout pour convaincre les entreprises lors de la mise en place de la Shifting Economy. Une stratégie qui commence à porter ses fruits S’il est encore trop tôt pour évaluer les effets quantitatifs de la Shifting Economy, elle semble porter ses fruits sur de nombreux aspects. Les appels à projets ciblant les entreprises durables ont beaucoup de succès, et ce dans tous les secteurs, si bien que des candidatures doivent parfois être refusées. Ce succès montre bien que de plus en plus d’initiatives fleurissent dans la région. « Contrairement à ce qu’on peut croire, les entreprises ne fonctionnent pas en concurrence. Plus il y a de l’offre, plus il y a de la demande. » Retour à l’encyclopédie Newsletter CirculAgronomie Facebook
Janine et CoHop

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Janine et CoHop : une microbrasserie circulaire dans un écosystème coopératif Web : CoHop – Janine Contact : info@cohop.be Localisation : Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 30 mars 2023 Maturité du projet : Mature Zéro déchet Recyclage Coopération CoHop, c’est une coopérative de micro-brasseries : Witloof, Drink That Beer, 1 Bière 2 Tartines et Janine. C’est au sein même de la brasserie que nous rencontrons Bertrand Delubac, cofondateur de la brasserie Janine et de la CoHop. Après 8 ans au sein de la commission européenne, Bertrand décide de tout quitter pour travailler avec son frère Maxime et sa belle-sœur Morane sur un nouveau concept de circularité entre le pain et la bière. Tous trois créent alors Janine en 2021, une boulangerie-brasserie. Janine, un concept circulaire entre boulangerie et brasserie La naissance de Janine part d’un constat : en Belgique, le pain est responsable de 20% du gaspillage alimentaire. Janine propose de récupérer les invendus des boulangeries pour les intégrer à la fabrication de ses bières, puis de récupérer les drêches issues des micro-brasseries pour les utiliser dans la fabrication du pain. En 1 an, 2 tonnes de drèche et 1 tonne de pain ont été recyclées. Dans chaque bière, 15% du malt est remplacé par du pain, ce qui représente environ une tranche de pain par canette. La brasserie et la boulangerie se situent à 20 minutes l’une de l’autre, à Bruxelles, ce qui facilite les échanges entre les deux. La boulangerie Janine connaissant un certain succès, elle réalise finalement très peu d’invendus. La brasserie se fournit donc en pain également auprès d’autres boulangeries et d’associations. La boulangerie se fournit au maximum en produits locaux et bio et vend ses productions localement, à Bruxelles. Aujourd’hui, Janine n’est pas totalement en boucle fermée. Les quantités de drêches produites sont trop importantes, et seul 10% est réinvesti dans la boulangerie. Plusieurs possibilités de partenaires travaillant avec la drèche, par exemple pour en faire des meubles, existent. Cependant, un tel partenariat demanderait un travail logistique conséquent, du fait du pourrissement rapide de la drèche. La CoHop, première coopérative de micro-brasseries belge « Ce qui est très important dans nos valeurs, c’est le local, le fait d’avoir une certaine circularité dans nos activités, et le fait d’être indépendants financièrement. » En parallèle de Janine, Bertrand, Maxime et Morane créent la CoHop avec 3 autres micro-brasseries, afin de s’aider à faire face à la compétition de l’industrie. CoHop est alors la première coopérative de bières de Belgique. Cette coopérative est un espace de production mutualisé, mais aussi une sandwicherie et un bar où sont organisés de nombreux évènements, au sein même de la brasserie. La volonté d’avoir un bar où la bière est brassée n’est pas anodine. Cette disposition permet d’écouler sur place 30-40% des productions, de ne pas conditionner et d’éviter les transports. En plus de rendre le lieu unique, cette cohabitation est donc écologique. Pourquoi une coopérative ? Pour une micro-brasserie, il peut être difficile de se développer du fait de la compétition des grosses brasseries industrielles, qui sponsorisent un grand nombre de cafés et de bars en échange d’exclusivité de vente. La coopérative apparaît alors comme un moyen pour chaque micro-brasserie de survivre, tout en restant indépendante financièrement. La création de la coopérative a permis à chaque micro-brasserie d’obtenir du matériel inaccessible financièrement pour une coopérative indépendante. Une coopérative permet ainsi d’assurer à chaque micro-brasserie une certaine sécurité financière. Si une micro-brasserie souhaite quitter la coopérative, elle ne met pas en péril les autres et peut revendre ses parts à une nouvelle micro-brasserie. « On croit à ce modèle de coopérative comme un gage de résilience en cas de période difficile. » Au-delà de l’aspect financier, le modèle de la coopérative permet aux micro-brasseries de réduire leur impact environnemental, et de s’enrichir les unes les autres du fait de leurs approches différentes du business, de l’entraide et de la démocratisation de la gouvernance. « Avec les business model de l’économie circulaire, la coopérative est une structure juridique très pertinente. » Comment ça marche, une coopérative ? Une coopérative, c’est une société où les producteurs décident de travailler ensemble, afin de mutualiser leur production et leurs ventes, et où chaque associé.e retire les mêmes bénéfices des recettes. Dans le cas de la CoHop, il existe trois types de parts : les micro-brasseries fondatrices, les citoyens investissant dans le projet, et une banque publique verte et éthique, Triodos, qui propose d’accompagner les coopératives. Des assemblées générales regroupant l’ensemble des actionnaires et où sont votées les grandes décisions sont organisées annuellement. Lors de ces votes, 1 personne correspond à 1 voix, quel que soit son investissement financier dans la coopérative. Les décisions les plus stratégiques sont prises lors de comités d’administration trimestriels, en présence de financeur.euse.s et expert.e.s. Enfin, des comités opérationnels ont lieu chaque semaine entre les 4 micro-brasseries pour la planification à court terme. Aujourd’hui, la CoHop dégage 5 types de chiffres d’affaire : La cotisation mensuelle des micro-brasseries, au prorata de l’utilisation des machines La sandwicherie et le bar L’organisation d’activités de brassage L’accueil d’autres micro-brasseries en besoin de matériel La vente de bière à l’extérieur de la brasserie Une recherche de circularité dans la gestion de l’énergie et de l’eau La CoHop essaye de mettre en place des techniques pour réduire sa consommation d’eau et d’énergie au maximum : La chaleur du groupe froid est récupérée pour chauffer l’eau sanitaire et la brasserie. Des panneaux photovoltaïques sont installés sur le toit L’eau de pluie est récupérée pour nettoyer le matériel La mise en place de comités d’énergie avec les voisins est en pleine réflexion. Une gestion de l’énergie totalement circulaire et optimisée nécessite des investissements conséquents qui ne peuvent pas être réalisés à un stade si précoce dans le développement de la CoHop. Mais pour Bertrand, c’est « dans leur ADN », et iels prévoient de travailler sur cet aspect afin de le développer petit à petit. La mutualisation des achats En plus du matériel de brassage, certains achats sont mutualisés, comme le
Papa Outang

Une pâte à tartiner à faire chez soi qui participe à la sauvegarde des orang-outangs
Localodrive

Le premier drive alimentaire et non alimentaire écoresponsable Vrac et Zéro Déchet des Pyrénées-Orientales
Village Emmaüs Lescar-Pau : La Recyclerie-Déchetterie

Un village alternatif qui prône l’anticapitalisme et défend l’écologie, village autosuffisant (financièrement et en alimentation) au service de sa communauté dans le Sud-Ouest de la France.
Bergeries en Ville

Eco-pâturage : une gestion des espaces verts écologique en milieu urbain en France.
La Brewlangerie

Une boulangerie-brasserie qui valorise les coproduits de pain et de bière en France.
Couleurs Saison

Le pain perdu revisité dans une démarche écoresponsable en France.
