The Bazaar

   NEPAL

Web: http://www.thebazaar.com.np/

Localisation: Pokhara, Nepal

Secteur: Agriculture

Date de rencontre: Mai 2019

Connecter les agriculteurs.

Aperçu

The Bazaar Agriculture Cooperative a été créée en 2010 par le fond d’investissement Development Voyage Pvt Ltd. Il est opérationnel depuis 2016. Son objectif est de créer un réseau de coopération entre les petits agriculteurs du district de Kaski et de fournir des aliments issus de l’agriculture biologique à Pokhara. Pour eux, la première étape est de connecter les agriculteurs à un marché pour démarrer le développement de l’agriculture et des zones rurales.
La coopérative est composée d’une vingtaine de centres de collecte qui regroupent plus d’un millier de petits producteurs pratiquant une agriculture vivrière dont les excédents sont mis sur le marché. Chaque communauté, définie géographiquement et culturellement, élit un représentant « Agro-Entrepreneur ». En charge de 25 ménages en moyenne, l’AE porte leurs intérêts, négocie les intrants agricoles et permet l’échange d’informations entre The Bazaar et la communauté pour promouvoir l’agriculture biologique. Il en résulte à court terme un meilleur revenu pour les agriculteurs, basé sur l’agriculture biologique qui devrait s’installer, s’améliorer et se répandre à long terme.
Enfin, ils organisent tous les samedis un marché fermier à Pokhara pour les particuliers où les fermiers viennent vendre leurs surplus directement. Le Bazar fournit l’équipement nécessaire pour la vente et la location.
Défis et solutions
Le principal défi demeure dans la gestion de l’offre. L’absence de données rend très difficile la prévision de la production ou de l’évolution du marché. De plus, les infrastructures de stockage à faible capacité ne peuvent pas ajuster la disponibilité des produits. L’acquisition d’informations sur la production et la demande est donc le nerf de la réflexion de The Bazaar sur sa structuration en coopérative. Au départ, la coopérative fonctionnait du côté de l’offre, mais des pertes importantes ont été causées par une demande insuffisante. Ces déchets étaient difficiles à récupérer en aval de la production. Aujourd’hui The Bazaar concentre son activité sur la demande afin de reporter la perte en amont où il est plus facile d’évaluer les déchets. En effet, il nécessitera moins de transport et donc moins de coûts.
Pour relever ce défi ils développent un réseau entre les centres de collecte et les applications mobiles pour les producteurs et acheteurs (Blooom application en coopération avec DV Excellus, en cours de développement). Cela permettra d’accroître la rapidité de l’information afin que les agriculteurs puissent connaître l’état du marché en temps réel.
Ainsi, le Bazar fonctionne comme le gestionnaire de l’offre et de la demande de ressources entre producteurs, acheteurs et fournisseurs d’équipements (Supply Chain Managment). Ce sont également eux qui ont mis en place le réseau de production agricole du district de Kaski.
Le deuxième défi est de réduire le recours aux semences hybrides, et donc l’utilisation de produits phytosanitaires. A court terme, ces semences sont plus rentables pour les agriculteurs (meilleur rendement dû à au phénomène de la vigueur hybride – voir article). Cependant ils ne peuvent pas garder les semences d’une année sur l’autre (toujours dû au phénomène de vigueur hybride) ce qui les rend dépendants des marchands de semences. Les variétés traditionnelles / locales sont moins productives, mais la gestion du stock d’une année sur l’autre peut être faite par les agriculteurs eux-mêmes. La coopérative promeut ce modèle en apportant des semences traditionnelles aux agriculteurs. Pour la coopérative, ces semences ne sont pas moins rentables que les hybrides. Le Bazar promeut également les solutions biologiques contre les ravageurs et les mauvaises herbes, et favorise la circulation de l’information entre les communautés.
Il n’y a pas de certification nationale / publique (ni de norme) pour l’AB au Népal. Une autre action a consisté à mettre en place un système de garantie participative (Participatory Guarantee System – PGS), mais celui-ci n’a pas fonctionné en raison du manque de ressources et des difficultés structurelles qu’il tente déjà de résoudre.

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