L'Effet Bocal
FRANCE
Web: www.leffetbocal.fr
Contact: contact@leffetbocal.fr
Localisation: Poitiers, France
Secteur: M-T, Vente et services
Date de création: projet lancé en 2017
Date de rencontre: Mars 2018
Une épicerie sans emballage et un espace d’ateliers créatifs dédié à la vie “zéro déchet”.
Aperçu
En 2015, Maryse et Mathilde, les deux fondatrices du projet, se sont rencontrées à une période où il était difficile, à l’une comme à l’autre, de maintenir le cap dans leurs emplois respectifs. En prenant de la distance par rapport à leur quotidien et en commençant à se convertir à un mode de vie zéro déchet, elles se sont posées cette question : « Qu’est-ce qui nous manque au quotidien pour adopter un mode de vie zéro déchet ? ». Et la réponse était : un lieu unique d’approvisionnement alternatif. Pendant un an et demi, elles ont sillonné la région pour dénicher les meilleurs producteurs et co-construire des systèmes d’approvisionnement durables et des éco-emballages¹. En 2017, elles fondent alors L’effet bocal, une épicerie sans emballage et un espace d’ateliers créatifs dédié à la vie (presque) Zéro Déchet.
- 700 différents produits proposés en magasin,
- 70 producteurs engagés dans cette démarche,
- 80 clients par jour en moyenne.
- Approvisionnement durable
- Consommation responsable
- Écologie industrielle et territoriale
démarche de l'économie circulaire
Les producteurs livrent chaque semaine leurs produits à l’épicerie et organisent des tournées en coportage² s’ils habitent proches les uns des autres. Maryse et Mathilde remplissent régulièrement les bocaux et les bacs en inox du magasin avec les produits livrés. Les emballages de livraison (bidons, boîtes, etc…) sont lavés et récupérés à chaque tournée par les producteurs afin d’être réutilisés pour la prochaine livraison.
Les produits de l’épicerie sont de saison, locaux (85% d’entre eux proviennent de la Vienne et des Deux-Sèvres) et si possible, biologiques (plus de 50% des produits proposés).
Les clients apportent leurs contenants (bocaux, boîtes, sachets…) et se servent des produits en vrac à l’aide d’ustensiles en inox. Des bocaux de secours (pots de confiture, etc…) sont fournis en cas d’oubli. Cette mise à disposition est gratuite, le but n’étant pas de faire payer le client mais de l’encourager à venir la fois suivante avec ses propres contenants.
Ici, les clients ne sont pas poussés à consommer plus, au contraire, ils sont sensibilisés à consommer en justes quantités. Quasiment tous les prix sont fixés au kilo, pas la peine de remplir sa bouteille d’huile à ras bord !
Question l’hygiène, rien à redire, les bocaux sont nettoyés avant chaque nouvelle utilisation et la boutique est d’une propreté irréprochable.
Afin de n’avoir (quasiment) aucune perte, elles ont mis en place plusieurs astuces :
- avoir le “compas dans l’œil” pour commander auprès des producteurs les quantités juste nécessaires. Il arrive qu’il y ait des ruptures sur certains produits. Dans ce cas, elles expliquent simplement à leurs clients qu’il n’y en a plus pour l’instant.
- elles cuisinent les restes ou invendus pour leur consommation personnelle,
- elles donnent les restes alimentaires à leurs animaux.
L’épicerie est également un lieu alternatif où sont organisés des ateliers et des rencontres, chaque semaine : « Comment fabriquer sa lessive maison ? »; « Atelier bien-être : Philosophie japonaise, comment font-ils pour rester zen ? »…
approche de développement durable
Les bénéfices observés tournent autour de la :
- Réduction des déchets (notamment des emballages plastiques) grâce à la réutilisation des contenants,
- Réduction de l’empreinte carbone³ dû au transport via un approvisionnement local et en coportage,
- Valorisation de l’agriculture biologique et de la consommation responsable.
- Réduction des coûts des matières premières grâce à :
- L’achat en vrac ;
- Un transport sur de courtes distances et en coportage.
- Faibles pertes économiques grâce à la bonne gestion des quantités et des invendus : seulement 100€ de pertes économiques par semaine.
Cette initiative permet :
- Le rapprochement des consommateurs et des producteurs grâce la découverte des produits locaux,
- La valorisation de l’emploi agricole local,
- La sensibilisation des citoyens au “Zéro déchet” et à leur santé via les ateliers “fait maison” (exemple : fabrication de produits cosmétiques) et les ateliers “bien-être”.
Reproductibilité & perspectives d'évolution
Cette initiative semble facilement reproductible, néanmoins certaines conditions sont à respecter :
- Installation de l’épicerie à proximité de zones à la fois urbaines (lieu de consommation) et agricoles (lieu de production),
- Co-construction du projet avec les acteurs locaux pour la mise en place de l’approvisionnement durable,
- Sensibilisation de la population locale à la consommation responsable.
- L’entreprise le comptoir des Lys, fournissant des produits d’entretien et cosmétique, ne reprend pas ses emballages (bidons en plastique épais),
- Les bouteilles de vins ne sont pas consignées, il n’existe pas d’entreprise de lavage à proximité,
- Les pots de yaourts sont en plastique car il n’y a pas de production locale en verre,
- Pour l’instant leur revenu est assez bas, ce qui s’explique par le revenu actuel des deux co-fondatrices faible : salaire d’environ 600€/mois/pers. Cela s’explique par une ouverture récente du magasin (il y a 10 mois), des marges faibles sur les produits (achat de produits de qualité issus d’une agriculture non intensive à prix d’achat élevé et vente à des prix raisonnables pour rester concurrentiel) et la petite taille du magasin. Cependant, elles ont pour objectif de doubler leur revenu en juin 2018, date à laquelle elles arrêteront de percevoir une allocation chômage.
Lexique
- Eco-emballage¹ = emballages biodégradables.
- Coportage² = utilisation d’un unique véhicule pour transporter les produits de plusieurs fournisseurs dans un but d’optimisation des déplacements.
- Empreinte carbone³ = l’empreinte carbone représente la somme de toutes les émissions de gaz à effets de serre (GES) attribuables à un produit, une entreprise ou une personne afin d’évaluer son impact potentiel sur le changement climatique.
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