CAMBODGE
Localisation : Phnom Penh, Cambodge
Secteur : Manufacture-Transformation, Fin de vie
Date de création : projet lancé en 2012
Date de rencontre : Mai 2019
Maturité du projet: Mature et pérenne
Khmer Green Charcoal produit du charbon, source d’énergie principale des ménages cambodgiens, à partir de coques de noix de coco et de charbon usagé. L’objectif : limiter la déforestation qui ravage les provinces du pays.
L’entreprise est à l’origine un projet collaboratif de deux associations : Pour un Sourire d’Enfant (PSE) et Group for the Environment, Renewable Energy and Solidarity (GERES).
L’objectif était de fournir une alternative au charbon de bois tout en employant des personnes en difficulté, que ce soit dû à leur origine sociale ou à des handicaps. Malheureusement, le projet a été rapidement mis en difficulté à cause d’un manque de rentabilité. Pour éviter sa fermeture, elle a été revendue en tant qu’entreprise privée à l’un de ses bénévoles, qui a su redresser le business pour en faire une entreprise viable et en plein développement.
Khmer Green Charcoal récupère des sacs de noix de coco provenant de restaurateurs de la capitale, ainsi que du charbon usagé (et donc de piètre qualité, avec un pauvre apport calorique).
D’un côté, les coques de noix de coco sont broyées, tamisées pour nettoyer la poudre résultante, puis les petits bouts sont brûlés dans du biochar afin d’obtenir du « diamond charcoal ».
De l’autre côté, le charbon récupéré est lui aussi broyé.
Ensuite, les deux éléments sont mélangés avec un peu d’eau pour produire une pâte dense moulée en forme des briquettes. Enfin, les briquettes sont séchées et chauffées dans un four à 1000 degrés pendant 21 heures. L’entreprise produit et vend aussi du « diamond charcoal » directement, constitué uniquement de noix de coco et qui est de qualité nettement supérieure malgré un prix plus élevé.
Enfin, l’entreprise cherche aussi à valoriser les coproduits: la poudre de noix de coco résultant du broyage est mélangée à de la cire afin d’obtenir des petites briquettes allume feu.
Fidèle à la ligne de conduite sociale initiée par les 2 ONG à la création du projet, KGC emploie presque uniquement des cambodgiens souffrant de difficultés liées à un handicap, des difficultés sociales, etc.
Le Cambodge est un très gros consommateur de charbon, qui est essentiellement utilisé pour la cuisine. A Phnom Penh seule, 100.000 tonnes de charbon sont consommées tous les 6 mois, soit 600.000 tonnes de bois. Cela contribue fortement à la déforesation, les zones proches de la ville étant les plus touchées. L’utilisation de coques de noix de coco et de charbon usagé permet d’éviter d’utiliser du bois, tout en obtenant un produit de meilleure qualité (car il dure plus longtemps et ne dégage pas de fumée, qui est toxique dans les environnements clos comme la cuisine). Ainsi, Khmer Green Charcoal permet d’économiser environ 100 tonnes de bois par mois.
De plus, l’entreprise ne cherche pas à s’implanter sur des marchés où le charbon n’est pas très utilisé; son objectif est en effet de s’installer dans un marché déjà existant afin de remplacer le charbon de bois, sans créer une demande.
Le charbon de KGC peut bruler pendant 4 à 5 heures contre 2 heures seulement pour des briquettes de charbon de bois de taille équivalente. Ainsi, acheter ce charbon est rentable pour les clients: l’entreprise ne met même pas en avant son aspect environnemental, mais bien l’efficacité du produit afin de convaincre.
L’entreprise emploie 35 Cambodgiens en difficulté afin de leur fournir un salaire décent et une couverture sociale, ainsi que les réintroduire dans la société.
L’hôtel est en train de passer au zéro plastique. Le prochain objectif est donc la production et la vente de leur propre eau gazeuse vendue dans des bouteilles en verre réutilisable.
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