UfaFabrik

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues UfaFabrik, quand culture et écologie cohabitent Web : UfaFabrik Contact : info@ufafabrik.de Localisation : Berlin, Allemagne Date de rencontre : 11 mai 2023 Maturité du projet : Mature Urbanisme Développement durable Ufafabrik, c’est un centre culturel et écologique au cœur de Berlin où se rencontrent tous types de personnes autour de valeurs communes : “tolérance, ouverture, créativité, diversité et développement durable”. C’est aussi 220 emplois et 35 résident.e.s permanent.e.s. On peut y trouver le Centre Culturel International, un café, des chambres d’hôtes, une école de cirque, une crèche, une école, une ferme pédagogique, une boulangerie et un magasin bio. Nous avons pu y rencontrer Werner Wiartalla, chargé des projets écologiques du lieu. UfaFabrik, plus de 40 ans d’histoire C’est en 1979 que naît UfaFabrik. Avant cette date, le lieu accueillait une usine de production de film depuis les années 20. Malheureusement, du fait de la construction du mur de Berlin, l’usine fait faillite en 1961 et le lieu est abandonné. C’est un festival qui a inspiré UfaFabrik. Organisé en 1978, il regroupait des jeunes de l’Allemagne de l’Ouest avides de rencontres et de changement. Cet évènement fut un véritable succès et permit l’émergence d’un florilège d’idées pour la création d’une société nouvelle. C’est à l’issue de ce festival qu’un groupe de jeunes désire faire durer l’expérience. A la fin des années 70, ils décidèrent d’occuper le terrain de la future ufaFabrik, alors voué à être détruit. Ils y virent l’opportunité d’inventer un mode de vie différent, basé sur des valeurs collectives et écologiques. A force de négociations, les habitant.e.s parvinrent à passer d’une occupation illégale à un contrat avec le gouvernement leur permettant de louer le terrain. Depuis, l’ufaFabrik n’a cessé de se développer pour devenir le centre culturel majeur que l’on connaît aujourd’hui. Une gouvernance horizontale Aujourd’hui, le centre existe sous la forme d’une association à but non lucratif : UfaFabrik Berlin e.V. Cette dernière s’occupe de l’électricité, l’eau, les déchets, l’entretien des bâtiments, etc. D’autres associations prennent siège au sein de l’ufa Fabrik, comme le centre de voisinage et d’entraide, NUSZ. Cette association prend en charge les aspects sociaux (école, maison pour séniors, crèche, etc.) et culturels (apprentissage d’un sport, de la musique, de la danse, etc.). A ufaFabrik, il n’existe pas de directeur.ice mais deux groupes de prise de décision. Le premier comprend les 35 résident.e.s permanent.e.s qui se retrouvent une fois par mois pour prendre les décisions. Le deuxième, plus élargi, regroupe les directeur.ice.s du centre qui se réunissent une ou deux fois par an. Pour qu’une décision soit adoptée, le vote doit être unanime. Les décisions sont prises horizontalement avec l’ensemble des membres. Un centre culturel à rayonnement international UfaFabrik, c’est un centre culturel à la renommée internationale. On peut y voir des films, des expositions, des spectacles vivants, des conférences, etc. Il fait partie d’un réseau culturel européen : Trans Europe Halles. Ce réseau permet de rassembler divers centres culturels autour de l’Europe et de favoriser l’échange entre eux. A l’image d’ufaFabrik, la majorité des centres culturels membres du réseau ont été construits à partir de zones industrielles désaffectées. Un centre culturel durable Ufafabrik, c’est une oasis de verdure au milieu de la ville. La gestion du lieu est pensée selon les principes de développement durable, et le développement culturel est couplée à celui des aspects écologiques du lieu. La gestion de l’énergie A ses débuts, ufaFabrik fonctionnait en autosuffisance énergétique. Plus tard, l’ouverture de la boulangerie et du café a fait augmenter la demande énergétique, nécessitant alors l’achat d’électricité auprès de la ville. L’électricité produite par les panneaux solaires pourrait couvrir la demande énergétique si ufaFabrik n’était qu’un lieu de vie et de culture, sans la partie restauration. Or, la boulangerie à elle seule consomme 50% de l’électricité du site. L’ensemble des panneaux solaires permet de produire 50 000 kWh d’électricité par an, soit assez pour subvenir aux besoins de 15 familles. A cette production est ajouté un système de cogénération produisant 350 000 kWh par an et servant également de chauffage. Il reste alors 120 000 kWh à acheter de l’extérieur. Toute l’énergie produite est utilisée sur place. Un système de panneaux solaires innovant L’installation de panneaux solaires a permis de réduire de moitié la demande d’énergie extérieure du lieu. Afin d’optimiser la production d’énergie, un système de rotation des panneaux en fonction du soleil a été mis en place. Ce dernier fonctionne sans moteur et sans ordinateur, 100% mécaniquement. Il permet d’optimiser la production d’énergie de 28%. Les toits et façades végétalisé.e.s UfaFabrik, c’est environ 6000 m² de toits végétalisés. Ils sont utilisés pour améliorer l’isolation thermique des bâtiments, et permettent de collecter 70% de l’eau de pluie qui s’évapore ensuite en rafraîchissant l’atmosphère. Ces toits permettent également de filtrer la poussière présente dans l’air à raison de 2 tonnes de poussière par an. On trouve également des façades végétalisées. Elles protègent des radiations, apportent de l’ombre et rafraîchissent l’intérieur des bâtiments en été. En hiver, les plantes perdent leurs feuilles et permettent ainsi aux radiations du soleil d’atteindre les murs et de réchauffer les bâtiments. La collecte de l’eau de pluie UfaFabrik détient un système pouvant contenir jusqu’à 250000 L d’eau de pluie. L’eau absorbée est acheminée vers un premier réservoir retenant les impuretés les plus grossières. Ensuite, l’eau s’écoule dans un réservoir rempli de gravier permettant d’effectuer un second filtrage. Cette eau arrive dans un second réservoir avant d’être redirigée vers les filtres naturels au sol, où les petites particules sont filtrées en étant consommées par les micro-organismes présents dans les racines des plantes. L’eau peut ensuite être redistribuée. Ce système permet de produire 2 millions de litres d’eau non potable par an. Cette eau est utilisée pour les plantes et pour tout ce qui ne nécessite pas d’eau potable, comme les toilettes. Sensibiliser aux enjeux écologiques Pour sensibiliser les visiteur.euse.s aux aspects écologiques du lieu, ufaFabrik a l’avantage d’être un centre culturel très visité. Werner profite donc des divers évènements pour
Communa

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Communa Web : https://communa.be/ Contact : info@communa.be Localisation : Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 28 mars 2023 Maturité du projet : Mature Urbanisme Récup’ et réemploi Solidarité et coopération La crise du logement est bien connue en France, mais elle l’est tout autant en Belgique. Hausse des prix au m2, spéculation immobilière, … il devient de plus en plus difficile de trouver un toit, notamment dans les grandes villes telles que Bruxelles. Prendre à bras le corps ces défis, c’est ce à quoi s’emploie Communa depuis 2017, en ayant recours à un concept qui tend à se diffuser : l’occupation temporaire à finalité sociale ou OTFS. Lors de notre entretien avec Claire Massonnaud, membre de Communa et gérante d’un des lieux occupés, nous avons pu en apprendre davantage sur les forces de ce mode d’action. Au départ, un constat accablant A Bruxelles, comme dans de nombreuses autres villes, la crise de l’accueil et du logement ne fait que s’empirer : des demandeur.euse.s d’asile de plus en plus nombreux.ses, la difficulté croissante pour les sans-abri de trouver un toit et un manque criant de logements sociaux. En parallèle, les prix du logement qui augmentent, inexorablement et à une vitesse folle, attirant les tendances spéculatives de quelques un.e.s. Mais ça, c’est pour la partie visible du problème. Claire nous dévoile alors l’autre côté, invisible aux yeux de beaucoup : « Aujourd’hui, il y a 6,5 millions de m2 vide à Bruxelles en superficie, donc au sol mis bout à bout, ça représente la taille de la commune d’Ixelles, celle où on se trouve, et qui d’ailleurs est la plus grande de Bruxelles » Claire Massonaud, membre de Communa et co-gestionnaire de la Serre Trop de vide et pas assez de moyens de logement accessibles ? Le paradoxe est clair. Et cela n’impacte pas seulement les individus : « Il y a besoin criant de locaux pour faire des activités. On reçoit énormément de demandes de gens qui cherchent des lieux abordables pour faire des choses, qui ont envie de faire des activités, des ateliers, qui ont envie de transmettre » Cette crise impacte ainsi très négativement certaines dynamiques de quartier, comme la création de lieu de rencontres, ou l’organisation d’évènements, qui pourraient être vecteurs de lien social et ainsi essentiels à intégrer dans l’urbanisme de demain. Communa et l’OTFS comme fer de lance La naissance de Communa L’histoire commence avec un groupe d’étudiant.e.s, confronté.e.s aux prix du logement beaucoup trop élevés pour le budget qu’iels avaient en poche. Face à cette réalité, iels décident de prendre le sujet à bras le corps et commencent à ouvrir des bâtiments inoccupés, en négociant auprès des propriétaires sur les conditions d’occupations, mettant ainsi à profit leurs connaissances juridico-légales du sujet. Communa se professionnalise et devient une ASBL (association sans but lucratif) en 2017. Depuis la formation de l’association, sa structuration interne est organisée de manière horizontale, et chaque membre de Communa tient à maintenir un système de gouvernance partagée, convaincu.e que ce mode de pilotage est celui qui permettra de pérenniser le sens et l’action de l’association. « C’est beaucoup de travail, je ne vous cache pas, c’est pas toujours simple de fonctionner de manière horizontale mais ça nous permet d’être créatifs je crois, de gagner en pouvoir d’action, de se responsabiliser, de développer un vrai esprit d’équipe, en considérant d’abord ses collègues – et soi-même ! – comme des personnes et pas comme des machines à travailler. C’est comme ça qu’on arrive à garder du sens longtemps dans notre travail, et de trouver peut-être d’autres manières de travailler et de faire collectif ensemble. » Et c’est par ce fonctionnement que Communa porte sa mission : « On utilise l’occupation temporaire à finalité sociale, la ressource des bâtiments vides, et c’est là que c’est circulaire je crois, comme un outil au service des citoyens » L’objectif de cette occupation est clair : redonner aux citoyen.ne.s leur « Droit à la Ville », en contournant l’inaccessibilité du foncier et en proposant des lieux de vie, d’épanouissement et de rencontre. Mais concrètement, comment ça marche ? Rendre le vide aux citoyen.ne.s L’objectif de Communa, c’est d’occuper le vide en toute légalité, de le restructurer, afin de créer des lieux porteurs d’innovations sociales et urbaines. Pour cela, l’occupation est encadrée par une convention établie entre un propriétaire (très souvent un propriétaire public) et Communa, portant sur un lieu vacant. Celle-ci est le résultat d’un temps de négociation, souvent conséquent, afin de définir les conditions de l’occupation, et notamment de porter au mieux la valeur sociale du lieu pour le futur, durant l’occupation mais également sur le long terme. « Il y a un peu deux méthodes : le squat, où tu ouvres la porte et après tu négocies, et Communa c’est l’inverse, d’abord on négocie, on met aux normes le bâtiment, puis les personnes peuvent occuper le lieu pour y vivre et /ou développer leurs projets en toute légalité » Pour chaque lieu que Communa choisit d’occuper, elle en devient la gestionnaire. S’ensuit ainsi une phase de remise aux normes du bâtiment et d’aménagement de celui-ci afin de le rendre propice à l’accueil de personnes, d’associations et d’activités spécifiques. Et pour cette gestion et cet entretien, Communa fonctionne majoritairement avec l’argent provenant de subsides, versés par les institutions publiques intéressées par leur activité. Les occupant.e.s des lieux doivent également contribuer en partie à la gestion de ceux-ci, car ces aménagements impliquent souvent des charges assez lourdes pour Communa. « On demande une contribution monétaire et non monétaire. Non monétaire c’est comment est-ce qu’au travers de tes compétences et de tes activités tu peux te mettre au service du lieu et de la communauté ? Ça peut être sortir les poubelles deux fois par semaines ou construire des étagères dans la Serre car il en manque. Les gens sont créatifs. Il y a une illustratrice qui a fait une affiche pour l’évènement des 5 ans par exemple. C’est important pour nous de sortir des dynamiques purement financières. […] On demande aussi une contribution monétaire qu’on fixe en discutant, sur un
Beescoop

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues BeesCoop Web : https://bees-coop.be/ Contact : contact@bees-coop.be Localisation : Bruxelles, Belgique Date de rencontre : 25 mars 2023 Maturité du projet : Mature Economie sociale et solidaire Transition alimentaire Repenser notre rapport aux produits que nous consommons en s’intéressant davantage à leur origine, leur accessibilité ainsi qu’à la juste rétribution des producteur.ice.s est essentiel à la réussite d’une transition alimentaire. Et l’émergence de structures telles que BeesCoop, porteuses de nouveaux modèles de consommation, est alors primordiale. un supermarché coopératif pour un changement de paradigme BeesCoop, ou Coopérative Bruxelloise Ecologique, Economique et Sociale, est un supermarché coopératif situé au cœur du quartier de Schaerbeek dans la capitale belge. Ouvert depuis 2017, BeesCoop naît du regroupement de jeunes bruxellois.e.s, désireux.se.s de trouver un moyen de détourner notre consommation du monopôle des grandes enseignes. L’objectif est de créer un modèle d’approvisionnement et d’achat respectueux des humains et de l’environnement, et rémunérant justement les producteur.ice.s, trop souvent délaissé.e.s par les grandes surfaces et soumis.e.s à la compétition déloyale du marché international. Initialement un GASAP (équivalent des AMAP en France), BeesCoop se transforme alors progressivement en véritable supermarché coopératif, s’inspirant de certains modèles fonctionnels à l’étranger, tels que la Louve à Paris ou Park Slope à New York et regroupe aujourd’hui 2000 coopérateur.ice.s. coopérer pour mieux consommer Au centre du modèle : les coopérateur.ice.s « Le magasin c’est nous » Thierry, coopérateur Le modèle d’un supermarché coopératif repose sur ses coopérateur.ice.s qui portent un triple rôle : Celui de propriétaire, en achetant au moins une part de la coopérative (équivalente à 25 €) Celui de travailleur.euse bénévole, en s’engageant 3h toutes les 4 semaines, lors d’un « shift », à participer au fonctionnement du magasin (approvisionnement, caisse, mise en rayon…) Celui de client.e, car ces engagements permettent alors aux coopérateur.ice.s d’acheter leur produits dans le supermarché Mais quels en sont les avantages ? Et bien celui de pouvoir disposer de nombreux produits sains, écologiques et équitables, dans une structure soucieuse de la juste rémunération de ses producteur.ices, et surtout à prix nettement plus accessible que dans les autres surfaces d’achat, à qualité équivalente. Et l’appartenance au projet de BeesCoop en tant que coopérateur.ice.s n’est pas seulement ouvert aux consommateur.ice.s individuel.le.s, mais également à des associations (ASBL) ou d’autres structures, qui peuvent investir dans le supermarché et prendre part à la coopérative. C’est par exemple le cas du Boentje Café (article), café zéro déchet membre de la coopérative, mais qui, en étant exempté de travail lors des shifts, offre des réductions aux coopérateur.ice.s en échange sur les produits qu’il propose. Cette collaboration entre projets, très présente dans la capitale belge, permet de tisser progressivement un réseau à l’échelle de la ville, et participe ainsi à leur rayonnement et à leur épanouissement. Comment rendre tout cela rentable et autonome ? BeesCoop suit un modèle d’économie sociale et solidaire, et se base ainsi sur les principes suivants : Le volontariat La démocratie La primauté de l’homme et des services rendus sur le capital En gros, tout cela signifie que l’objectif premier du modèle n’est pas de générer une plus-value purement monétaire, mais de pouvoir créer un fonctionnement aux externalités sociales et environnementales positives, et cela par la force de l’engagement et de la solidarité citoyenne. Ainsi, là où l’une des finalités d’un modèle conventionnel serait de chercher un profit économique, tout en devant financer l’ensemble des consommations intermédiaires, BeesCoop place l’humain au premier plan, en cherchant avant tout à satisfaire des engagements sociaux tels que la juste rémunération des producteur.ice.s et le maintien de produits de qualité à prix accessible. Les seules entrées d’argent, issues de très faibles marges (un produit acheté à 1€ est revendu à 1,2€) et de l’achat des parts par les coopérateur.ice.s, servent uniquement au fonctionnement de base de la structure et au financement de quelques salarié.e.s. Tout cela est permis par la force sociale issue de l’engagement bénévole : plus besoin d’argent pour faire tourner la machine, les coopérateur.ice.s s’en chargent 3h par mois, préférant les bénéfices sociaux et alimentaires qu’iels en retirent plutôt qu’une rétribution financière brute. Les dépenses normalement nécessaires dans un système conventionnel sont ici évitées, et cela permet alors de combiner une marge quasi nulle à des prix attractifs. « Il y a un certain orgueil, une certaine fierté de faire partie de ça, d’y apporter ma petite contribution, je trouve que c’est une richesse » Anna Maria Bagnari, coopératrice Des produits sains, ethiques et accessibles « On essaie d’en faire un one stop shopping, de trouver en un seul endroit tout ce qui est nécessaire aux ménages » Marie B. Carlier, coopératrice En effet, la volonté de BeesCoop est de posséder une gamme suffisamment large de produits: un passage au supermarché suffit pour acheter l’ensemble des produits alimentaires ou d’hygiène de première nécessité, et limite ainsi le besoin d’aller compléter ses courses dans une autre surface de distribution. La priorité est donnée aux petit.e.s producteur.ice.s locaux. Ensuite, certains produits sont issus de groupements de producteur.ice.s ou de grossistes. Dans tous les cas, BeesCoop tient à privilégier des relations directes et à n’utiliser que le circuit court. Afin de dépasser une relation purement commerciale, la coopérative s’employait à organiser des rencontres et évènements de partage entre coopérateur.ice.s et producteur.ice.s, tels que des ateliers de cuisine, ou des sessions de travail dans les champs, afin d’aider les agriculteur.ice.s. Aujourd’hui, le manque de place dans les locaux ne permet plus vraiment la tenue de ce type d’évènements, mais les coopérateur.ice.s ont à cœur de perpétuer le lien social qui les unit avec les producteur.ice.s. Par ailleurs, l’origine et la qualité des produits est étudiée consciencieusement, et ceux-ci doivent d’ailleurs respecter divers critères. Par exemple, les produits ayant été acheminés en avions, cultivés en serres chauffées ou contenant des OGM ou additifs nocifs sont exclus. A l’inverse les produits biologiques et locaux sont bienvenus. Pour chaque produit, une étiquette contient de façon exhaustive l’ensemble des informations à savoir et spécifie ainsi sa qualité. Afin de garantir l’accessibilité de certains produits, la coopérative
Loos-en-Gohelle

Accueil L’économie circulaire ? Notre projet L’encyclopédie Actualités Langues Loos-en-Gohelle Web : https://loos-en-gohelle.fr/ressources/ Contact : https://loos-en-gohelle.fr/contacter-ma-mairie/ Localisation : Loos-en-Gohelle, Pas-de-Calais (62) Date de rencontre : 21-22 mars 2023 Maturité du projet : Mature Monnaie locale Implication citoyenne Loos-en-gohelle ? Petite ville de 7 000 habitant.e.s située au cœur du bassin minier dans le Pas-de-Calais, la commune de Loos-en-Gohelle est reconnue nationalement par l’ADEME comme démonstrateur de la conduite du changement vers la ville durable depuis 2014. Nous sommes donc partis à la rencontre de celles et ceux qui façonnent cette ville et sa dynamique afin de comprendre comment Loos-en-Gohelle, ancienne cité minière où plus de 5 000 mineurs descendaient chaque jour « au fond » rayonne aujourd’hui à l’international sur les questions du développement durable, de conduite du changement et d’implication citoyenne. L’histoire de loos-en-gohelle : oser se réinventer Avant les mines, les 800 Loossois.es vivaient de l’agriculture. La découverte du charbon change drastiquement la dynamique démographique et paysagère de la ville. De 800 habitant.e.s en 1850, la commune passe à 2 400 habitant.e.s en 1880 puis 7 944 habitant.e.s en 1962 au plus fort de la production. Sur ce territoire où les mines étaient propriétaires des maisons, des aires de jeux, des associations et des jardins individuels, l’épuisement du charbon, ressource naturelle limitée, approchait à grand pas. En effet, la fermeture des mines prévue pour 1986 signifiait des pertes d’emplois massives, un modèle économique non viable et également une certaine honte et une certaine colère. C’était une crise économique mais également sociale, presque tous les mineurs mouraient très tôt de la silicose, et également écologique : cours d’eau inversés, pollution de l’eau drastique et affaissement du sol. « On savait qu’on courait vers une fin inéluctable et que quand notre modèle s’effondrerait, il ne resterait plus rien » Geoffrey Mathon, maire de Loos-en-Gohellle Alors dès 1984, deux avant la fermeture des mines, le maire de l’époque a une vision claire : il faut se réinventer sans se renier et en qualifiant les atouts du modèle actuel que sont la très forte solidarité, l’expertise et l’envie commune de faire des choses. C’est d’abord sur la culture que s’appuie la commune pour se réinventer, en créant un festival dès 1984, les Gohelliades, qui consiste à exposer pendant quinze jours tous les savoirs faires du territoire, tous les projets qui donnent du souffle et qui permettent aux gens de se représenter un avenir plus durable. C’est d’abord un formidable outil d’éducation populaire et cela permet également aux Loossois.es de reprendre du pouvoir sur leur propres vies, pouvoir auparavant entériné par le système minier qui contrôlait absolument tout. De nombreux projets artistiques ont eu lieu sur les terrils et autour de l’histoire minière, permettant de porter un nouveau regard sur cette histoire locale et d’en finir avec la honte. Juin 2012 signe l’aboutissement d’un travail collectif mené notamment par Jean-François Caron, fils de Marcel Caron et maire à sa suite : le bassin minier et les terrils de Loos-en-Gohelle sont reconnus au patrimoine mondial de l’UNESCO. Origine des Gohelliades, source : ville de Loos-en-Gohelle « Les terrils soit on les regarde comme un mont de déchets, soit on les regarde comme un formidable signal de notre histoire, un endroit plein de biodiversité. Offrir ces espaces-là permet aussi de changer les regards, de se représenter différemment les choses. » Geoffrey Mathon, maire de Loos-en-Gohellle Aujourd’hui, Loos-en-Gohelle est devenue un laboratoire d’expérimentation du développement durable. Elle héberge notamment un pôle de référence du développement durable au niveau de la Base 11/19, dernière fosse d’extraction en activité à Loos, où se côtoient le Cerdd, le CD2E, une pépinière accueillant des éco-entreprises, le théâtre de l’écoconstruction, le pôle de compétitivité national de l’économie circulaire, etc. L’implication citoyenne : favoriser l’émergence d’idées et la responsabilisation de chacun.e Comment les citoyen.ne.s sont intégré.e.s dans les processus d’action de la commune ? PLU participatif, forum local, groupes de travail : ces formes de rassemblement sont monnaie courante à Loos-en-Gohelle. Mais l’un des dispositifs dont la commune est la plus fière, c’est le programme « Fifty-Fifty ». L’idée était de déverrouiller le pouvoir d’action et de proposition des citoyen.ne.s dans une société très encadrée et hiérarchisée. Ainsi, si les citoyen.ne.s ont des projets ou des idées, iels peuvent les réaliser main dans la main avec la mairie. Au-delà d’une simple consultation où les citoyen.ne.s se plaignent et la mairie agit, on rebondit sur les énergies négatives pour les transformer en volonté d’action positive. Exemple avec l’un des premiers 50-50 : les citoyens trouvent que les rues ne sont pas assez fleuries, alors la mairie a financé les bacs et les plantations et les citoyen.ne.s les entretiennent. Pourquoi impliquer les citoyen.ne.s ? Geoffrey Mathon exprime deux raisons principales : la première est que les gens ont perdu confiance et espoir en la politique et la seconde est que l’expertise d’usage est absolument nécessaire quand on veut transitionner vers un modèle inconnu. Les avantages sont doubles : pour les habitant.e.s, cela leur permet de reprendre en main leur pouvoir d’action, d’apprendre à travailler ensemble et aussi de comprendre quelles sont les problématiques rencontrées par les collectivités locales. C’est ainsi un formidable outil d’éducation populaire car il y a un réel processus de responsabilisation des citoyen.ne.s et à la fin, beaucoup de fierté gagnée. Pour la commune, l’implication citoyenne est certes un investissement en temps et en énergie, mais c’est également du retour sur investissement matériel et immatériel : respect des biens publics, autonomisation des citoyen.ne.s, confiance, reconnaissance. L’évènement « Faites in Loos » est la concrétisation de cette implication citoyenne. Chaque année avant les fêtes de fin d’année, la commune engage un journaliste pour accompagner et coacher des citoyen.ne.s dans le récit des Fifty-Fifty qu’iels ont réalisé.e.s. Pour Geoffrey Mathon, ces restitutions suscitent vraiment le désir et montre qu’en fait, c’est vraiment faisable. Le fait d’alimenter la machine par des expériences très concrètes, par des témoignages de pairs à pairs permet d’amplifier les volontés des un.e.s et des autres. « Si lui a fait ça, est-ce que j’ai des excuses à ne pas bouger et amener des réponses au