FRANCE
Contact: bonjour@vepluche.fr
Localisation: Paris
Secteur: Fin de vie
Date de création: 2019
Date de rencontre: Novembre 2020
Maturité du projet: En développement
Vépluche, créé en 2019 par Clara Duchalet, est l’exemple d’une solution d’économie circulaire appliquée aux biodéchets de la restauration collective et commerciale.
L’offre proposée est double : une collecte gratuite des biodéchets et en contrepartie de laquelle les restaurateurs s’engagent à acheter des fruits et légumes proposés par Vépluche.
La collecte et la distribution des produits se fait selon une logistique zéro carbone, avec l’application de la règle du dernier kilomètre zéro carbone. Pour cela, Vépluche utilise un vélo super-cargo et une camionnette électrique assurant une distribution des aliments et une collecte des déchets avec une empreinte carbone réduite.
Les biodéchets sont compostés dans leur usine basée à Châtillon pour être transformés en terreau, vendu notamment chez des fleuristes parisiens et auprès de la ville.
Pour découvrir comment est valoriser le terreau, tu peux regarder la vidéo tout en bas de l’article !
La loi relative à la transition énergétique[1] du 17/08/2015 dont l’un des 6 objectifs est de diviser par deux le volume de déchets produits d’ici 2050 et concerne tous les acteurs du territoire : citoyens, entreprises, pouvoir public.
Un biodéchet est un déchet alimentaire (épluchures, restes de viandes et poissons, pain…) ou un déchet naturel biodégradable qui peut être valorisé en compost.
Dans cette loi, se pose la question de la gestion des biodéchets. Ces déchets doivent être séparés des autres puisque leur enfouissement en l’absence d’oxygène est favorable au phénomène de fermentation qui libère du méthane dans l’atmosphère. Or le pouvoir de réchauffement global du méthane est 25 fois supérieur à celui du CO2. Il participe donc activement au réchauffement climatique. Il devient donc urgent de valoriser au mieux nos biodéchets. L’incinération dans les voies de traitement actuelles des déchets alimentaires consiste notamment à brûler de l’eau, ce qui peut paraître absurde.
Les biodéchets peuvent être valorisés par différents processus :
Ces réactions ont l’avantage de permettre le retour au sol de la matière. -> C’est justement l’avantage comparatif du compostage VS la méthanisation (le biogaz ne retourne pas à la terre)
Quelques dates clé dans la gestion des biodéchets :
Le centre logistique est basé à Boulogne Billancourt, aux portes de Paris. C’est le lieu de réception des différentes marchandises : d’un côté la livraisons des fruits et légumes, de l’autre la collecte des biodéchets. Ces deux opérations sont réalisées sur un seul et même trajet selon le principe de la Reverse-Logistique.
Cette centralisation présente plusieurs avantages.
Prenons l’exemple d’un maraîcher qui livrait auparavant 15 restaurants, qui désormais adhèrent à Vépluche. On a alors :
La distribution des aliments applique la règle du dernier kilomètre zéro carbone. Ainsi Vépluche utilise un véhicule électrique et des vélos super-cargo pour effectuer les livraisons entre son entrepôt et ses clients. Cette démarche est également appliquée pour la collecte des déchets alimentaires et des trajets entrepôt – usine de compostage.
Les déchets alimentaires collectés auprès des restaurateurs adhérents à l’offre de Vépluche sont valorisés en compost puis en terreau au sein de l’usine localisée à Châtillon.
Les biodéchets sont traités dans l’usine via un composteur électromécanique. Pour comprendre le fonctionnement de leur micro-usine, nous vous conseillons de regarder la vidéo explicative suivante :
Un composteur électromécanique permet d’obtenir un meilleur rendement qu’un composteur classique. En terme de chiffre :
Composteur mécanique : 100 kg de biodéchets -> 25 kg de compost (¼)
Composteur classique : 100 kg de biodéchets -> 14 kg de compost (1/7)
Les biodéchets restent 15 jours dans le composteur. Le compost mature ensuite pendant une durée de 5 à 7 semaines.
Le compost mature ainsi obtenu à un pH qui se situe entre 8 et 9 (basique).
Pour pouvoir parler de terreau, il faut acidifier (abaisser le pH) le compost obtenu en le mélangeant avec un autre compost plus acide.
Traditionnellement, l’acidification se fait par l’ajout de tourbes ou de fibre de coco (c’est davantage utilisé pour aérer les terreau et donc réduire leur densité). Ce n’est pas la solution adoptée par Vépluche, qui souhaite proposer un terreau organique et local. Le mélange choisis est donc le suivant :
Ce compost de déchet vert provient d’Ile de France
Un terreau est une matière organique travaillée afin d’avoir un support aux cultures équilibré et prêt à l’emploi pour la culture de végétaux. A la différence d’un terreau, le compost est considéré comme un engrais organique qui permet d’enrichir un sol.
Pour faciliter à la fois l’utilisation et la commercialisation de son produit, Vépluche à fait le choix de produire un terreau en mélangeant son compost de biodéchets à d’autres compost moins riches et moins basiques.
Un terreau se doit d’avoir un pH stable autour de 7 pour optimiser l’assimilation de tous les nutriments dans le sol. Traditionnellement, l’acidification des composts se fait par l’ajout d’une matière aux caractéristiques peu écologiques : les tourbes.
Ce n’est pas la solution adoptée par Vépluche qui propose un terreau écologique et local réalisé à partir de composts de déchets verts, de fumiers et de marc de raisins. Le terreau Trésor’ganique de Vépluche est composé à 25% du compost de biodéchets alimentaires.
L’ensachage est effectué par un partenaire de Vépluche basé en Normandie, par lot de 3 tonnes de compost expédiées tous les 3 mois et ensachées en sacs de 5L, 15L et 45L.
L’utilisateur a ainsi un produit clé en mains, qu’il peut s’utiliser immédiatement.
Le tri des biodéchets permet de les valoriser au mieux. La valorisation des biodéchets en terreau à un double avantage :
La logistique adoptée par Vépluche permet de limiter l’impact environnemental du transport avec la politique du dernier kilomètre zéro carbone.
Pour rappel (cf loi relative à la transition énergétique) depuis 2016, toutes personnes personnes produisant plus de 10 tonnes de biodéchets par an a l’obligation de trier ces déchets et de les valoriser dans une filière adaptée.
L’offre de Vépluche présente donc un avantage économique majeur pour les professionnels qui sont contraints à cette loi. La collecte des déchets est en effet gratuite.
La solution de Vépluche permet une prise en charge intégrée de biodéchets des professionnels, avec une gestion complète et intégrée du cycle de vie de leur transformation. Vépluche, c’est aussi une relation de proximité et de long terme avec les consommateurs de compost.
C’est également une solution clé en main et gratuite pour des petits producteurs de biodéchets comme les restaurants qui ne sont jusqu’ici pas prêts à payer pour valoriser leur biodéchets.
Vépluche permet la création d’emplois durables. A ce stade 7 personnes travaillent à temps plein dans l’entreprise.
L’intégralité des bases du modèle sont connues par l’entreprise. Il peut donc être répliqué à l’identique : une base logistique servant de plaque tournante pour la réception puis la livraisons des fruits et légumes et la collecte des biodéchets. Le dernier kilomètre étant toujours réalisé selon la politique du dernier kilomètre zéro carbone.
Au vu de la loi et du caractère obligatoire que présente la valorisation des biodéchets, le besoin est présent et pérenne. Il existe une réelle demande pour la collecte des biodéchets.
Afin de pouvoir étendre l’offre sur une plus grande zone géographique, Vépluche a pour ambition d’implanter d’autres bases logistiques dans Paris. Par ailleurs, la capacité d’une base logistique à été estimée à 150 restaurants, la base alimente en pour le moment 90 clients.
Sources
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