INDE
Localisation: Bangalore, Inde
Secteur: Manufacture – Transformation, Agriculture
Date de rencontre: Juillet 2019
Eau de coco circulaire.
Swetha et son mari, deux docteurs en chimie et en microbiologie, ont créé la start-up Niranthara Cokonut. Leur objectif ? Monter une filière de noix de coco zéro déchet et durable, de la cocoteraie à la vente du produit, en passant par le compostage des déchets sur leur exploitation.
L’Inde est le 3e producteur mondial de noix de coco. Par la multiplicité de ses produits et usages, le cocotier est un symbol culturel fort synonyme d’abondance. Avec l’émergence d’une classe moyenne indienne, le marché intérieur évolue et Niranthara Cokonut fait le pari de créer de nouveaux produits à plus haute valeur ajoutée. Prenons l’exemple des noix de coco vertes (encore immatures), dont on tire l’eau de coco car c’est à ce stade qu’elles en contiennent le plus. Vendues dans la rue, les marchands les ouvrent sur demande à la machette pour accéder au précieux liquide. La consommation a lieu sur place et les noix vides sont rendues au marchand (pour un usage/recyclage incertain). Niranthara Cokonut reprend à son compte cette consommation d’eau de coco à même le fruit, mais a mis au point un processus permettant au consommateur de percer lui-même la noix de coco, rapidement et sans machette. Un produit à plus haute valeur ajoutée qui peut se conserver près de deux semaines et qui ne fait pas de concurrence directe aux marchands de rue puisqu’il est vendu dans les cinémas à 65 INR, soit un peu plus de 0,80 € contre 20 INR dans la rue.
Nous avons visité l’unité de production à Bangalore, qui emploie 6 personnes. Et nous nous sommes également rendus sur leur propre cocoteraie de 2 hectares, où nous avons pu en savoir plus sur cette culture qui nous était complètement inconnue !
Leur exploitation se trouve proche de la Savandurga, célèbre colline monolithique à l’Ouest de Bangalore. Là ils s’occupent de récupérer les coques des noix de coco issu de l’unité de production et les broient afin de les ajouter, avec une solution microbienne, au pieds des arbres comme compost. 2 employés, vivant sur place, s’occupe à plein temps de l’exploitation. Grâce à ce compost ils n’utilisent pas de pesticides. Ils utilisent seulement quelques engrais dont une partie naturellement apportée par l’excrétion et la bouse des vaches qui paissent entre les cocotiers. Ils ont d’ailleurs montré cette technique aux agriculteurs des cocoteraies alentours afin de les sensibiliser à une façon moins dommageable pour l’environnement de produire les noix de coco. Avec ce système ils produisent environ 10.000 noix de coco par an et par acre (~4050m²). Pour augmenter leur production ils se sont associés à 2 fédérations de cultivateurs de noix de coco, soit près de 2000 agriculteurs.
Sur leur unité de production ils découpent et préparent les noix de coco avec deux produits principaux. L’un, une noix de coco prête à être percée par la paille en feuille de bananier fournit et l’autre lorsque les noix de coco ne sont pas aux bons standards, l’eau de coco vendue en gourde de plastique souple. Dans les deux cas la noix de coco retourne sur l’exploitation et le Malai, la chaire blanche, non comestible a ce stade de maturité, est envoyé dans des usines à glace pour en extraire le “lait de coco”.
Merci à Swetha et son mari pour cette journée passée avec eux. Nous leur souhaitons une bonne continuation dans leurs projets !
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